Children of the Slump
(Géographie Records) mars 2019
"Although summer is here, although the ocean is near, time will tear us apart, we are not built to last".
Marble Arch n’est plus seulement qu’un beau monument Londonien, et Yann Le Razavet un peu plus qu’une simple sensation pop ou une gueule photogénique. Sans crier au génie, le premier disque du Parisien The Bloom Of Division (2014) aux couleurs bedroom pop s’était fait remarquer dans le petit monde de l’indie-pop.
Children of the Slump marque un certain changement dans la continuité. Plus intime avec son univers personnel, des textes très proches des crises qu’a pu traverser Yann Le Razavet, Children of the Slump montre également une avancée dans la production. C’est Bart Bouveret (Brace Brace,Good Morning TV) qui, en plus des arrangements, s’en est chargé. Les sonorités évoluent et Le Razavet semble plus assumer son chant et ses diverses influences. Son shoegaze lumineux s’acoquine, se marie avec une pop rêveuse et spleenienne, une basse parfois allègre et des mélodies solaires ("Your Song", "I’m on my way", "Gold", "Children of the Slump", "Reminiscence"...) dans un mélange entre pop, onirisme, reverb et mélancolie.
Les compositions mid-tempo tiennent en équilibre fragile. Fragile comme ces roses posées sur cette Mercedes longtemps stationnée dans le quartier des Olympiades dans le XIIIème arrondissement (où vit Yann Le Razavet). Elles sont l’incarnation d’une douceur côtoyant la timidité, des sentiments exacerbés que l’on tente de cacher derrière un sourire de circonstance. C’est un amour inavoué, un tumulte intérieur, une envie d’évasion.
Children of the Slump est également le premier album à paraître chez le jeune label Géographie créé par Nicolas Jublot (Hello Acapulco, Point Éphémère) et Rémi Laffitte (Atelier Ciseaux).
De la tôle froissée (clin d’œil à Grand Blanc ?), des roses (clin d’œil cette fois à Power, Corruption & Lies ?), des tons pastel voilés, voilà de quoi résumer assez correctement ce beau disque à écouter le soleil dans les yeux...
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