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John Cassavettes  1959

Réalisé par John Cassavettes. Etats Unis. Drame. 1h27 (Sortie 1959). Avec Ben Carruthers, Lelia Goldoni, Hugh Hur, Anthony Ray, Dennis Sallas, Tom Allen, David Pokitillow et Rupert Crosse.

La belle photo, ça ne l’intéresse pas, dit-il. A quoi bon reproduire les schémas figés du cinéma hollywoodien traditionnel, ce géant aux pieds d’argile, désormais en retard sur le présent ? Les images léchées, les beaux décors bien propres, les scénarios écrits au cordeau, ce n’est pas le free cinema qu’il veut faire.

John Cassavetes, en pull confortable, une éternelle cigarette vissée au bout des doigts ou au creux des lèvres, s’enflamme quand il parle à Labarthe et Knapp de son métier de cinéaste, et du film qu’il est en train de monter, "Faces".

Filmé en 1965, puis en 1968, peu avant la présentation du film à Venise, Cassavetes raconte les joies et les galères du cinéma tel qu’il le pratique. Un cinéma qui est décrit presque comme un cinéma de copains : chacun est multitâche, bénévoles, volontaires et amis se succèdent pour payer, jouer, monter le film à venir. Des mois, voire des années de travail dans la fumée des cigarettes et l’espace bruyant de la salle de montage.

Bouleversant de beauté et de jeunesse, Cassavetes y croit. On sent la fierté du cinéaste à montrer à ses amis des Cahiers la pièce où s’opère la magie, l’empilement des bobines. Chez lui, le cinéma est aussi un bras d’honneur adressé aux institutions, à la représentation morne de l’Amérique que fait Hollywood.

Lui, il veut montrer au monde comment les Américains vivent vraiment, il veut montrer une jeunesse en quête de liberté, des hommes et des femmes qui parlent, qui se battent, qui s’aiment. Qui font trop de bruit, qui boivent, qui dansent.

En témoigne le générique de "Shadows", le premier film réalisé par Cassavetes et sa bande, le résultat, dit-il, d’impros. Le spectateur est immergé dans une soirée, la foule des invités est trop dense pour la superficie de l’appartement qui les accueille. Et la caméra traque les visages qui emplissent le cadre, accentuant cette atmosphère de profusion tout en montrant la beauté de ces jeunes gens.

Deux choses importent à Cassavetes dans le cinéma : le "feeling" et le "fun". Il fait des films pour toucher, pour produire quelque chose chez le spectateur. Pour faire passer la vie sur l’écran, et qu’importe pour cela la pureté de la grammaire, ou la netteté de l’image.

Son New York n’est pas une ville de comédie musicale. C’est un endroit sale, où on attend sans but dans les drugstores, mais où l’on court aussi, dans les parcs ou dans les gares, un endroit qui vit et respire au rythme de ses habitants. "Shadows" suit trois d’entre eux, deux frères et une sœur.

Hughie est un chanteur en veine de contrats, qui court d’un bout à l’autre de l’Amérique pour chanter deux morceaux dans des cabarets minables ; Ben, lunettes noires et blouson en cuir, traîne avec ses potes, des copies maladroites du Marlon Brando de "L’Equipée sauvage" ; Lelia, la petite sœur, tombe amoureuse.

A l’heure où Hollywood essaie frileusement de raconter des histoires qui parleront à la jeunesse, Cassavetes s’engouffre carrément et filme, caméra à l’épaule, des jeunes gens loin des Sandra Dee et Troy Donahue de l’époque. Les corps sont libres, vivants, les relations entre les hommes et les femmes ont perdu tout caractère compassé.

On fait un pied de nez à la culture traditionnelle, dans une visite express au musée, qui contraste avec une soirée littéraire très new-yorkaise. On parle de sexualité, avec ce lendemain de nuit d’amour ratée, où la caméra filme, au plus près de la peau, le visage d’une Lelia déçue. Les corps, même en plan rapproché, sont irrévocablement séparés.

Cassavetes mêle acteurs noirs et blancs à une époque où cela était bien rare. Il parle d’amour interracial, de racisme, de rejet. De la difficulté pour Benny de trouver sa place : dès la séance d’ouverture, alors que tout le monde s’anime, il reste en retrait, se trouve un coin. Quelque chose couve, qui explosera plus tard dans le film.

Derrière le rire, il y a bien la cruauté d’un monde où la couleur de peau fait une différence. Une profonde tristesse se cache derrière l’ivresse : les humiliations des jobs sans intérêt, le mouvement de recul d’un amant que seule peut réparer l’affection qui lie frères et sœur.

Qu’en est-il alors du "fun" dont parlait Cassavetes ? Le "fun" est d’abord dans le tournage, expérience partagée, et se répercute dans les films. Labarthe et Knapp, pour parler de Cassavetes, privilégient les images de ses films - en particulier "Faces" - ou les personnages rient à gorge déployée.

Le reste de son œuvre viendra confirmer ce penchant pour le rire : ce rire qui lie le couple de "Une femme sous influence", un rire fragile qui était un rempart face à la dureté du monde, ce rire que partagent les potes ivres de "Husbands", ce rire des amants fugitifs dans Shadows.

Un rire qui est aussi celui de John Cassavetes, qui, dans la première partie de "Cinéastes de notre temps", ne cesse de s’amuser, de blaguer, mais qui disparaît presque trois ans plus tard, devant la même caméra. C’est un son tonitruant, qui fait écho au jazz qui habite "Shadows", une autre musique qui est aussi celle de la liberté.

 

Anne Sivan         
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# 21 juin 2020 : la Fête de la Musique Sanson

Cette année, pas vraiment de Fête de la Musique, juste un exercice imposé par le gouvernement de faire chanter un titre de Véronique Sanson à tous les musiciens (non nous ne sommes pas en Corée du Nord). De notre côté nous avons réalisé notre 3ème numéro de la Mare Aux Grenouilles à revoir ici. Pour le reste voici le sommaire.

Du côté de la musique :

"As found" de Fugu
"Désordres" de Austyn
"Anda Lutz" de Cie Guillaume Lopez
"A l'instinct A l'instant" de Daniel Jea
"Cérébro dancing" de Epilexique
"Cobra" de François Club
"Coquette" de Hailey Tuck
"Springtime with no harm" épisode 18 des mixes de Listen In Bed
"Fanfare XP, volume 2" de Magic Malik
"Avec son frère" de Volo
"Safeplace" de Yadam
et toujours :
"Après le soir" de Camille Bénâtre
"Le love & le seum" de Charles-Baptiste
"New age norms 1" de Cold War Kids
Interview de Datcha Mandala autour de leur album "Hara"
"Mutations Les chimères de Clément Janequin" de Ensemble Thélème & Quatuor XASAX
"Le sismographe / Noyé" de Gontard!
"La battue" de Les Marquises
"Two Lovers" 17eme mix de Listen in Bed
"C'est la vie" de Olivier Perrot
"Knot" de The Nits
"To save what is left" de Roseland
"Parisienne" de Sarah Lancman

Au théâtre

l'actualité du spectacle vivant avec en "direct live" :
"Hedda" au Théâtre de Belleville
"Fabrice Petithuguenin - C'est compliqué" au Théâtre Le Bout
et toujours dans un fauteuil de salon avec :
des créations :
"Sales gosses" de Mihaela Michailov
"Le Bonheur (n'est pas toujours drôle)" d'après Reiner Werner Fassbinder
"Pichet Klunchun and myself" de Jérome Bel
"Le pont du Nord" de Marie Fortuit
"Invasion !" de Jonas Hassen Khemiri
"Jimmy's blues" à la Maison de la Poésie
 du classique avec Marivaux en deux versions :
Le Mariage de Figaro" par Jean-Paul Tribout
"La Folle Journée ou le Mariage de Figaro" par Rémy Barché 1ère partie - 2ème partie
Au Théâtre ce soir :
"Am Stram Gram" de André Roussin
"Des choses merveilleuses" de Claude Reichman
"Noix de coco" de Marcel Achard
et du côté des humoristes ::
"Noëlle Perna - Mado la niçoise" 1ère partie - 2ème partie
"Jérôme Commandeur se fait discret"

Expositions :

voir des expositions en "real life" avec la réouverture progtressive des musées :
"Harper's Bazaar, premier magazine de mode" au Musée des Arts Décoratifs
"James Tissot (1836-1902), l'ambigu moderne" et "Au pays des monstres - Léopold Chauveau"  au Musée d'Orsay
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
"Les Contes étranges de N.H. Jacobsen" au Musée Bourdelle
les Collections permanentes du Musée Cernushi
"Le Monde selon Roger Ballen" à La Halle Saint Pierre
"Helena Rubinstein - La collection de Madame" et "Frapper le fer" au Musée du Quai Branly
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières
"La Force du dessin - Chefs-d'oeuvre de la Collection Prat" au Petit Palais
"Esprit es-tu là ? Les peintres et les voix de l'au-delà" au Musée Maillol
"Soleils Noirs" au Louvre-Lens
la salle "Les Nymphas de Claude Monet" au Musée de l'Orangerie
"Le dessin sans réserve. Collections du Musée des Arts Décoratifs" au Musée des Arts Décoratifs
"Le 61 rue de Monceau, l’autre hôtel Camondo" au Musée Nissim de Camondo
et pour ceux qui ont vut l'exposition numérique "Gustav Klimt" à l'Atelier des Lumières à Paris,découvrir celle intitulée "Gustav Klimt, d'or et de couleurs" au nouveau site du Bassin des Lumières à Bordeaux

Cinéma at home avec :

à visionner en "home cinéma" :
des films contemporains :
"Jeune femme de Léonor Serraille
"Soul kitchen" de Fatih Ak?n
"Claire Dolan" de Lodge Kerrigan
de la comédie : "Mr et Mrs Smith" de Doug Liman
du peplum : "La charge de Syracuse" de Pietro Francisci
de l'action : "Kickboxer : Vengeance" de John Stockwell
des films cultes avec :
un western :"La Chevauchée fantastique" de John Ford
du kung fu : "A touch of zen" de King-Hu
du drame à l'indienne : "Vanaja" de Rajnesh Domalpalli
le Ciné-Club des années 60 :
"Qu'est-il arribé à Baby Jane ?" de Robert Aldrich
"Main basse sur la ville" de Francesco Rosi
"Le Tracassin ou Les Plaisirs de la ville" d'Alex Joffé
et une curiosité : "Jack Brooks, tueur de monstres" de Jon Knautz

Lecture avec :

"Le jour où Kennedy n'est pas mort" de R.J. Ellory
"Mauvaise graine" de Nicolas Jaillet
"Une immense sensation de calme" de Laurine Roux
et toujours :
"Et les vivants autour" de Barbara Abel
"L'iguane de Mona" de Michael Uras
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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