Dans le cadre de ses expositions dédiées à l'art graphique et en collaboration avec de la Klassik Stiftung Weimar, fondation allemande gérant les collections d'art de Weimar, le Petit Palais présente "L'Allemagne romantique 1780-1850" un panorama inédit de l’Age d’or du dessin allemand de la période romantique.
Conçue sous le commissariat de Hermann Mildenberger, conservateur au Klassik Stiftung Weimar, Gaëlle Rio, directrice du Musée de la Vie romantique et Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, la monstration se développe selon un parcours chrono-esthétique du classicisme au romantisme tardif.
Et elle bénéficie d'une éclatante scénographie élaborée par le Studio Tovar constituée d'une suite de salons en ligne de fuite, avec des cimaises aux couleurs chaudes et des portes françaises dont le linteau reproduit un dessin significatif, pour évoquer les intérieurs auxquels étaient destinés nombre de ces feuilles choisies par Goethe pour la collection du Grand-Duc de Saxe-Weimar-Eisenach.
L'Allemagne romantique au fil de la plume et du crayon
De la mythologisation à la transcendance, le mouvement romantique entraîne une rupture avec le néo-classicisme exaltant le goût de l'antique importé d'Italie au profit des thèmes médiévaux, et plus particulièrement les légendes nordiques.
Ainsi qu'un bouleversement esthétique dans ses genres de prédilection, le paysage et les scènes de genre, avec notamment une approche différente de la nature, de la philosophie de la nature à l'idéalisation du passé, des paysages très épurés de l'Ecole de Munich à l'art missionnaire des Nazaréens. Et ce avec les codes d'une puissante dramaturgie narrative et notamment la reconstruction idéalisée, voire théâtralisée, d'un paysage d’inspiration arcadienne ou ossanienne pour induire une intense dramaturgie narrative .
De plus, la monstration consacre un focus à l'oeuvre graphique de trois peintres figures majeures du romantisme allemand avec, bien évidemment en premier lieu, Caspar David Friedrich considéré comme "le maître du paysage" dont les compositions mélancoliques dans une veine mystique subliment la nature propice à la méditation existentielle.
Ensuite à Johann Heinrich Füssli surnommé "le Suisse sauvage" metteur en scène du cauchemar et précurseur du romantisme noir avec son maniérisme et son répertoire iconographique constitué de héros athlétiques et de femmes voluptueuses. Enfin à Philipp Otto Runge, avec sa série de dessins allégoriques "Les célèbres Heures du jour", qui investit chacun de éléments d'apparence purement décorative d'une signification symbolique et spirituelle en corrélation avec la condition humaine.
Ce qui entre résonance avec le focus sur les Nazaréens qui puisaient tant aux sources bibliques qu'aux légendes attachées aux migrations des peuples germaniques pour lequel le renouveau de l'art allemand fondé sur le sentiment national devait être soutenu par l'idéal spirituel chrétien dans l'héritage conjoint d'Albrecht Dürer et de Raphaël.
L'exposition est accompagnée, outre d'un cycle de conférences, de lectures-concerts et de concerts en auditorium, d'une programmation musicale enrichie avec des concerts en dispensés dans les salles du musée par les artistes de l'association La Nouvelle Athènes - Centre des pianos romantiques dédiée à la relecture du répertoire romantique sur les pianos d’époque et tous en entrée libre dans la limite des places disponibles. |