Au cœur de l’été 2018, la France découvre des images compromettantes de deux collaborateurs de l’Elysée procédant à une interpellation musclée d’un couple de manifestants en marge du défilé du premier mai. L’affaire Benalla éclate, elle va se prolonger tout au long de l’année.
Alors que le sulfureux chargé de mission multiplie les interviews, Vincent Crase, "le deuxième homme", son acolyte, se mure dans le silence. Jusqu’à ce livre, Présumé coupable, sorti le mois dernier, publié chez Plon. Un livre qui a suscité ma curiosité (non pas que cette affaire Benalla me fascine, je dirais plutôt qu’elle me consterne), me donnant envie d’en savoir un peu plus sur cette homme que l’on ne connaît pas.
Evidemment, je ne m’attendais pas à des révélations incroyables de la part de Vincent Crase, l’idée pour moi était de voir jusqu’où pouvait aller l’honnêteté de cet homme, présumé innocent évidemment, mais qui semble cependant avoir quelques casseroles derrière lui qui risque de l’embêter, encore que…
La première impression qui se dégage de la lecture de cet ouvrage est un sentiment d’insincérité. Après nous avoir gentiment expliqué pourquoi il avait fait le choix du silence dès le début de l’affaire, il nous raconte comment lui et Alexandre Benalla ont appris que l’affaire allait sortir dans la presse, les jours qui ont suivi cette annonce puis sa rencontre avec Benalla et les liens qui se sont créés au fil du temps. Il nous explique aussi avec précision le poste qu’il avait pour le parti LREM puis les fonctions qu’il a occupées à l’Elysée lorsque Benalla l’a pistonné pour y entrer. On y découvre quelques anecdotes croustillantes concernant Bruno Le Maire et Gérald Darnanin et on apprend que Crase a été au lycée avec un certain Olivier Besancenot !
Vincent Crase nous dévoile les coulisses du parti présidentiel en montrant bien comment il est déconnecté du terrain, sourd et arrogant, préfigurant la crise des gilets jaunes. Il nous raconte aussi sa mise à pied discrète, sa détention provisoire et nous montre comment il est passé du statut d’homme ordinaire à celui de personnage médiatique complètement broyé sous la tempête de l’affaire Benalla. Il reconnaît ses erreurs, pas toutes évidemment et nous brosse un portrait personnel de son ami, sans concession, pour éclairer sa part d’ombre. |