Stéphane
Duprat fait partie de la nouvelle génération
des showmen. Il propose au Théâtre de la Main d'Or,
un one man show intelligent et plein d'humour.
Exubérant sur scène, il est plutôt calme et posé à la ville mais faut-il s'y fier? Sans fausse modestie, il nous parle de son plaisir de jouer sur scène.
Sans remonter à votre première dent,
d'où venez-vous et que s'est-il passé avant ce one
man show?
Stéphane Duprat : J'ai eu une formation
de musicien et j'ai fait cela pendant une quinzaine d'années
avec un groupe. Puis je me suis retrouvé seul. Je me suis
formé à l'informatique et j'ai créé
des produits que j'ai proposé à des boites de production.
Maintenant, j'ai un "vrai" travail qui me permet de vivre,
car le one man show ne nourrit pas son homme, et qui me laisse une
certaine disponibilité au niveau des horaires mais aussi
une certaine liberté d'esprit pour continuer à faire
du one man show sans être obsédé par le côté
financier.
Et la musique est complètement laissée
à l'abandon?
Stéphane Duprat : Pas vraiment. Je continue
à composer mais sans faire de démarches très
actives pour concrétiser une éventuelle production.
Ecrire des sketches a un côté plus immédiat.
On l'écrit et si je veux 3 jours après je le joue.
Ce n'est pas le cas sur leplan musical car on dépend toujours
des autres et de leur réponse. En revanche, quand on est
un peu "rentré" dans le milieu du one man show
c'est plus facile.
Dernière question sur la musique, vous
oeuvriez dans quel registre? Celui du happening acoustique comme
le guitariste de votre spectacle?
Stéphane Duprat : Non pas du tout. C'était
de la chanson française un peu électronique avec synthés.
Je faisais aussi de la musique pour court métrage, une musique
un peu symphonique.
Votre vie constitue une de vos sources d'inspiration?
Stéphane Duprat : Oui, c'est complètement
autobiographique de moi ! (rires). Le sketch des ruptures par répondeur
téléphonique interposé part d'un fait autobiographique
qui m'a beaucoup marquée et qui a même inspiré
un spectacle musical que j'ai fait l'année dernière
au Café de la Providence.
Vous souhaitiez ne faire que du one man show
?
Stéphane Duprat : J'ai toujours éprouvé
beaucoup de plaisir à être sur scène ou devant
une caméra. J'avais également travaillé sur
une chaîne de télé sur le net Canal web sur
laquelle je produisais et animais des émissions. J'y avais
une grande latitude d'action et je m'éclatais vraiment. Le
one man show c'est le plaisir d'écrire et d'essayer de faire
rire les gens dans la salle.
Quelles sont vos références ?
Stéphane Duprat : Je suis content de voir
cité dans votre article Raymond Devos; Bien sûr je
n'ai pas la prétention de me comparer à lui mais il
est vrai que quand j'étais jeune j'avais une cassette de
lui que je connaissais par cœur. Car c'est quelqu'un qui joue
avec les mots et c'est un monument. Au début des années
70, j'ai adoré les Frères Ennemis, Darry Cowl, Louis
de Funès qui a vraiment apporté une vraie folie dans
ce métier. Plus récemment, c'est Dieudonné,
qui a un vrai talent d'écriture et surtout un vrai talent
de comédien, François Rollin et puis des plus jeunes
comme Ben, Alexis Macquart.
Après le Théâtre de la Providence
vous jouez maintenant à la Main d'Or dans une salle plus
grande. Quels sont vos projets pour ce one man?
Stéphane Duprat : Je souhaite porter ce
spectacle le plus loin possible bien évidemment.
Avez-vous d'autres projets en parallèle?
Stéphane Duprat : Je continue d'écrire,
toujours avec mon co-auteur Laurent Ardoint et nous avons deux longs
métrages en préparation. Mais actuellement notre préoccupation
principale est de continuer à faire progresser ce one man
show qui évolue au fil du temps et en être fier.
Quelles sont les contraintes et difficultés
du registre one man show?
Stéphane Duprat : La difficulté
c'est souvent de susciter l'intérêt du public. Il est
vrai que depuis que je suis à la main d'Or, et je touche
du bois, du plastique, du verre, je constate une vraie
adhésion du public. Le fait de jouer dans une salle plus
grande a donné une dimension différente au spectacle
et d'avoir dans la salle 100-120 personnes, ça me porte.
Le fait aussi d'avoir des rappels vraiment chaleureux me stimule
et cela doit se ressentir dans la salle.
Qu'attendez-vous de ce métier?
Stéphane Duprat : Ce que j'attends c'est
la venue du public. De jouer de plus en plus mais sans viser la
notoriété de star. Et puis s'il y a un réalisateur
dans la salle qui un jour me propose un petit rôle je serais
très content. Je n'attends rien que le rire des gens qui
viennent me voir. C'est déjà beaucoup.
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