Lung Bread For Daddy
(Moshi Moshi Records) février 2019
Hello lecteur, alors autant te prévenir, attention cette chronique te présente un véritable ovni musical, pas tant par son contenu mais plutôt son contenant et son auteure. Parce que oui, Du Blonde est LE projet de Beth. D’ailleurs, elle le dit elle-même : "je sais exactement comment je veux que mon album sonne et à part la batterie, je suis capable de jouer tous les instruments, donc je l’ai fait".
Et le résultat est un album de 12 titres proto-punk, psych rock et un style d’écriture qu’elle revendique des années 70. Beth est tellement impliquée dans son projet que non seulement elle compose et interprète, mais elle a aussi réalisé la pochette, un autoportrait peint d’après une photo prise durant l’un de ses pires moments. L’image est à l’image de l’album, sans concession et Beth apparaît non seulement dénuée de maquillage mais aussi d’estime et de confiance en elle. "J’ai l’air fatiquée et un peu détruite, un sentiment que j’ai connu beaucoup de fois. (…) Lyriquement l’album est très nu."
Pourtant, un titre comme "Holiday Resort" est mélodiquement du moins presque enjoué. Le reste de l’album offre en effet une musique assez sombre. Elle revendique un style d’écriture des années 70, qui emmène l’auditeur dans un voyage à travers le décor de son passé.
Pour Beth, cet album est une sorte de thérapie et quelle thérapie, un très bel album, alliant du rock ("Baby talk") à des titres plus planant ("Coffee Machine"). La voix oscillant dans un ton grave presque rocailleux, accompagnée de guitares saturées, des rythmiques pures et simples ("Angel") me font dire que la simplicité a du bon parfois.
Cet album est sorti en février, mais il mérite vraiment, si tu es un adepte d’un rock planant et sombre, que tu fasse un petit saut arrière dans le temps pour l’écouter. Tu m’en diras des nouvelles !