A l’époque de leur rencontre, Sébastien et Bruno vivent au pied des Pyrénées, là où les hauteurs et les grands espaces marquent vos horizons. Etre proche des frontières vous métisse. Des fragments de cultures multiples vous imprègnent à vie. Néo ruralité, nature sauvage, respect profond des contre-cultures urbaines, alternatives quotidiennes au tout mercantile et conscience de la complexité des identités. Tous ces éléments nourrissent la sensibilité des deux membres du duo.
Leur connexion dans L’envoûtante coule de source. Mue par une volonté de clarté et de vérité, plus que par un souci d’esthétique. L’un a appris, depuis toujours, à communiquer avec sa batterie. Puis avec le son, dès que les synthétiseurs analogiques ont rempli sa chambre. Seb aime le rock mais n’occulte pas son amour du hip-hop américain. Bruno, de son côté, noircit à l’instinct les pages de son cahier, un micro jamais loin. Il a cette présence qui pourrait être bêtement hargneuse si elle n’était pas si chaleureuse et si sincère.
Très vite, la scène cristallise ces énergies : espace de lien au monde où l’art incarne les doutes, les déceptions et les espoirs féroces. Les loups de L’envoûtante sortent donc maintenant du bois avec un premier album constitué de onze titres fruits d’une collaboration avec Stéphane Teynié (Yann Tiersen, Dominique A, Diabologum) aux manettes.
Ce disque est fait du même bois que ses auteurs : lucide, sans équivoque et sensible. Deux hommes, vivant un peu en périphérie des tensions du monde, qui font de L’envoûtante et de ce disque un espace de combat, où ils clament leurs doutes, leurs colères, leurs déceptions et leurs espoirs féroces.
Ce premier album, malgré ses apparences un peu sauvages, colle profondément à notre époque.
On ne va pas encore le répéter, il fait chaud. C'est un fait. Alors soit vous restez tranquillement au frais à écouter et lire notre sélection de disques et de livres, soit vous sortez vous raffraichir au théâtre ou au cinéma, c'est simple non ? Voici le programme de la semaine.