Ainsi donc, Bortek ne voulait pas mourir. Le rimmel qui coulait ne parvenait pas à effacer les années fastes. Et de la cendre naissait Nu cle air pop, cinquième opus d'une longue chevauchée voila presque vingt ans.
Résultat étonnant tellement loin de Fleur de métal, si différent de Monstre toi… Poupée qui ressemble à son créateur, Nu cle air pop s'articule autour des sonorités modernes ("Un drôle de lord nu"). Un miracle pour un groupe rescapé des 80' , médusée par tant de come backs inutiles et usés.
Une fois oubliée la faute de goût "I can feel out", Bortek (Jad Wio tourne autour de la planète Bortek , faut-il le dire ?) revient à ses amours. Dans la langue française, sa première arme. "La nuit venue" et sa basse chaude, son texte astral et cette voix qui n'en finit pas de séduire tout hétéro qui se respecte. Le Jad Wio de 2005, Tristan Abgraal et le retour de Kbye, tient donc la route et envoie la sauce. Se travestissant l'espace d'un instant en un Mirwais période Music. Sans la madonne…
De l'électro mixée au guitares donc, qui enrobent les fairy tales si atypiques, si chers à Bortek. "Volte mort", l'un des sommets du disque, re-séduit toute une génération en faisant les obsèques du passé révolu. Guitares qui tranchent, texte qui brûle ; Bortek chante la mort, dit qu'il est mort, se remémore. Et vit encore.
Quelques titres dispensables ("Psycho Hero", "Creepy morning") et d'autres sommets ("Nu cle air pop", le magnifique "L'abus de soi"), Bortek revient parmi les vivants, racontant l'onanisme avec la légèreté du poète sur de ses mots. On aurait espéré une collaboration avec l'autre grand de la chanson française, Bertrand Burgalat, comme au temps des Fleurs de Métal. Au final restent les fleurs du mal, le spleen d'un rock réincarné.
""Parfois je voudrais vivre nu, vivre à poil et montrer mon cul" chante le Jad Wio sur "Un drôle de lord nu". Pour l'instant, Bortek nous montre son âme. Et c'est déjà un bonheur non feint.
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