Récit dramatique d'après le roman éponyme de Maryam Madjidi, mise en scène de Raphaël France-Kullman, avec Aude Jarry, Clotilde Lebrun et Elsa Rozenknop. Elles sont trois artistes en fragile équilibre pour faire entendre avec délicatesse le parcours de Maryam qui commence en pleine révolution iranienne. Elle qui ira, quelques années plus tard avec sa mère, rejoindre à Paris son père en exil.
Sur scène, dans une jolie pénombre, les trois femmes de noir vêtues se relayent ou s'accompagnent mutuellement pour conter le récit autobiographique de Maryam Madjidi (Prix Goncourt du Premier roman en 2017), avec en commun une grande expressivité.
La formidable comédienne Elsa Rozenknop conte l'histoire en tenant le public en haleine tout au long de ce spectacle aussi intime qu'intense. Sa voix évocatrice est un vrai bonheur pour faire vivre de plus près toutes les émotions de Maryam.
La complétant avec merveille, Aude Jarry traduit le texte en langue des signes et apporte sa gestuelle précise et sa grande vivacité. Son visage illustre à livre ouvert tous les sentiments de l'auteure.
Enfin, Clotilde Lebrun accompagne avec engagement les deux interprètes, tantôt à la guitare basse ou électrique, superposant les sons pour ajouter encore à l'ambiance, et rythmant l'ensemble avec douceur.
Les trois sont mises en scène avec sobriété par Raphaël France-Kullman, les orchestrant en un très joli ballet qui transmet avec fidélité ce témoignage poignant.
Simple et touchant, "Marx et la Poupée", riche de ces différents modes d'expression complémentaires, parle du déracinement et de la langue en un fort et envoûtant voyage.
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