Spectacle conçu par Petia Iourtchenko, mise en scène de Johanna Boyé, avec Petia Iourtchenko, Maxim Campistron, Alissa Doubrovitskaia, Cécile Joseph, Mary Landret, Simon Renou, Angélique Verger et Lilia Roos-Dalskaïa. Une toile de tente en arrière-plan et sur la gauche, des marches menant à un cercle de tissu figurent l'entrée d'une roulotte. Des musiciens commencent à jouer et peu à peu, le camp reprend vie. Une danseuse fait tournoyer son foulard, un homme arrive à vélo...
Soudain, déboulent de tous les côtés avec de grands cris les autres tziganes, emportant tout par leur chant et leur danse dans une folle frénésie. Et les spectateurs de les suivre dans ce flamboyant et festif univers.
Il y a la fougue et les taquineries, les duels et le jeu par dessus-tout. Tout passe par le langage corporel avec des tableaux impressionnants réglés à la perfection par Petia Iourtchenko. Les talons tapent les planches, il y a la violence des bagarres et le feu des passions. C'est l'âme tzigane qui se déploie sur le plateau.
La patte de Johanna Boyé qui a mis tout cela en scène se reconnaît dans l'enchaînement des séquences, la vivacité de celles-ci et l'implication des comédiens. Elle a le don de rendre tout cela formidablement vivant.
On souhaiterait juste des personnages et une intrigue plus développés, mais il reste l'énergie de ces formidables artistes, captivants de virtuosité, dans des ballets amoureux sensuels ou des rixes acrobatiques.
Les scènes d'ensemble sont magnifiques. Quant à la musique jouée (pour partie) en direct avec trois musiciens (et l'émouvante chanteuse Lilia Roos-Dalskaïa), elle prend aux tripes. On pense évidemment aux films d'Emir Kusturica.
"Tzigane !" au final d'une splendeur éblouissante est une féerie visuelle et sonore qui tient toutes ses promesses et transmet l'âme d'un peuple haut en couleurs. |