Accident était de passage à Paris fin juin pour un concert et l’équipe de Froggy’s Delight en a profité pour tourner une session avec eux pendant les balances. Mais comme le temps manquait, c’est en duplex de Marseille que nous avons discuté avec Jérémy Monteiro et Laurent Maudoux.
Vous revenez d’un concert à Paris le week-end dernier, avant de parler plus précisément de votre musique, comment appréhendez-vous le fait de faire de la musique à Marseille, est-ce qu’on sent le poids de la centralisation parisienne ?
Laurent Maudoux : Oui complètement, c’est vraiment difficile de se passer de Paris. Mais notre troisième membre habite à Lyon, et à l'heure du Ouigo c’est assez pratique. Nous faisons partie de ces groupes qui s'envoient des WeTransfer pour répéter.
Jérémy Monteiro : Et puis il n’y a pas vraiment de scène pour notre musique à Marseille, il y a une bonne scène électro, une scène garage aussi mais pour nous… Effectivement, Paris c’est un peu le passage obligé.
Parlons maintenant d’Accident : quelle est votre histoire, comment vous êtes-vous formés ?
Jérémy Monteiro : En fait, on a toujours fait de la musique ensemble, on est cousins et on a eu la même éducation musicale, on écoutait les mêmes groupes enfants.
Laurent Maudoux : On a commencé à faire un groupe ensemble ados, un peu comme tout le monde, le style était plus rock.
Jérémy Monteiro : Accident a vraiment commencé en 2009, on s’est fixé une charte plus claire pour notre musique.
Laurent Maudoux : Oui parce qu’on partait un peu dans tous les sens, on explorait, on a fait du rock puis de l’électro. Le style actuel a pris forme quand on s’est fixé des limites. On a sorti un album digital en 2010.
Puis vous avez arrêté pendant quelques années ?
Laurent Maudoux : On a jamais arrêté Accident, on a toujours continué à faire des morceaux pendant ces neuf ans mais on n’avait plus vraiment le temps : moi j’ai joué pour Dondolo et Young Michelin...
Jérémy Monteiro : … puis j’ai remplacé Laurent et il y a eu Aline… On avait d’autres projets donc pas le temps de produire un nouvel album. Et puis l’an dernier, on a fait quelques résidences à la Friche de la Belle de Mai à Marseille et on a créé Dernier Voyage.
Quelle est la répartition des rôles dans votre processus créatif ?
Jérémy Monteiro : On commence à travailler plutôt chacun de son côté, moi sur la musique, la mélodie et Laurent plutôt sur l’écriture.
Laurent Maudoux : Et puis au bout d’un moment, on fait des sessions ensemble où on bosse vraiment les morceaux, on fait des ajustements sur le son et le texte et on les finalise tous les deux.
Dans votre traitement du son et de l’image, on ne peut s’empêcher de remarquer une inspiration des années 80, est-ce une forme de nostalgie ou de moquerie ?
Laurent Maudoux : Non pas de moquerie ! Effectivement, on a écouté et on écoute encore beaucoup de groupes de cette période donc on s’en inspire. Et puis il y a eu tellement de musiques différentes à cette époque, forcément ça donne des idées !
Jérémy Monteiro : En fait, ce n’est pas vraiment de la nostalgie non plus, parce que Laurent est de 1980, moi de 1982 donc on était petits dans les années 80, on a vraiment écouté cette musique que plus tard. C'est une période qu'on idéalise, nous notre jeunesse c’était plutôt les années 90, et début 2000 on était à Lyon, il y avait la french touch… plus électro quoi !
Qu’en est-il de l’utilisation du vocoder dans vos morceaux ?
Jérémy Monteiro : On ne l’utilise que dans "Dernier voyage". En fait, c’est plutôt compliqué à utiliser ! On a fait un peu des expérimentations, surtout pour ce morceau, on a enlevé vraiment beaucoup de texte. Et puis le vocoder s’est imposé, c’est un morceau un peu spatial / science-fiction, ça colle bien avec le thème.
Laurent Maudoux : Il faut faire attention à comment on s’en sert, ça peut vite mal tourner. Mais ça fait longtemps que c’est utilisé, depuis les années 80, en même temps que l’arrivée du synthé. Puis il y a eu Daft Punk, etc. Actuellement, les gens se servent pas mal de l’auto-tune plutôt, mais c’est pareil, ça dépend de comment c’est utilisé.
Jérémy Monteiro : Par exemple, il y a un chanteur qui s'appelle Chaton, il l’utilise énormément mais ça fonctionne bien parce qu'on est complètement happé par ses textes quand on l’écoute.
Pourquoi avoir appelé votre formation “Accident” ?
Laurent Maudoux : Il n’y a pas vraiment de signification très précise et marquée.
Jérémy Monteiro : On cherchait un nom quand on a commencé à faire des morceaux, parce qu’il faut bien avoir un nom et ça s’est imposé à nous. On a fait un morceau un peu par hasard et ce concept d’accident créatif nous a plus, ça collait bien à notre univers.
Laurent Maudoux : Oui, c’est plus l’idée d’un accident heureux et créatif, rien de funeste.
Comment est-ce que vous appréhendez la scène ?
Laurent Maudoux : En fait on a très peu fait de concerts pour le moment. Lors de la sortie du premier album, nous n’avions fait qu’un seul concert puis on a été trop occupés par nos différents projets.
Jérémy Monteiro : Une anecdote à ce sujet, on avait fait ce concert à l’International et c’est à l’International qu’on a refait notre premier concert pour cet EP, la boucle est bouclée en quelque sorte. Pour les concerts, on a fait quelques répétitions en amont et on va en refaire en ajoutant quelques morceaux, peut-être une reprise, pour avoir un set d’une heure environ pour les prochains concerts.
Laurent Maudoux : On a une tournée prévue à la rentrée plutôt dans le nord et l’est de la France, et on descendra un peu plus dans le sud ensuite.
Jérémy Monteiro : Et l’EP va également sortir en numérique sur les plateformes en ligne très prochainement !
On n’a donc pas fini d’entendre parler d’Accident dans les prochains mois, et si jamais ils passent dans votre ville, ne les ratez pas !
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