On continue la tournée des polars d’été en attendant la rentrée littéraire prochaine avec un ouvrage d’André Blanc, Rue des fantasques, édité chez Jigal polar. Cet ouvrage a reçu le Prix Lyon polar 2018.
Par une nuit pluvieuse, le commandant Farel, chef de groupe de la BRB, se penche sur le cadavre d’une femme tuée par balle et qui a apparemment fait le saut de l’ange depuis le 7ème étage d’un immeuble de la rue des Fantasques. En remontant la piste de ce qui semble être un contrat, le commandant Farel va faire sortir du bois quelques personnages sulfureux dont une redoutable femme d’affaires, quelques uns de ses nombreux amants, plusieurs mafieux géorgiens et, entre autres, un ministre en exercice.
Grand banditisme, arnaque à la taxe carbone, banques maltaises et réseaux criminels, qui tire les ficelles de tout ce beau monde ? C’est ce que va devoir démêler le commandant Farel pour arriver à résoudre cette affaire extrêmement complexe. Les rebondissements sont nombreux, à coup de comparses abattus et de serments trahis. Une course poursuite s’engage dans le gigantesque réseau souterrain de la ville, obligeant Farel à révéler au grand jour les dérives de ceux qui nous gouvernent.
Après avoir déambulé dans les ruelles de Perpignan sous la plume de Philippe Goerget, nous voilà arpentant les rues de la capitale des Gaules, Lyon. Et il faut bien dire qu’il s’en passe de belles dans la ville du Rhône avec, à la tête de tout cela, des cols blancs, les plus compliqués à traquer, encore plus lorsqu’ils sont dans les arcanes du pouvoir.
Heureusement, le flic choisi par l’auteur est méticuleux, plutôt têtu et malin. Il n’est pas de ceux qui lâchent l’affaire sans l’avoir résolue. L’intrigue, basée autour d’arnaques multiples est parfaitement construite autour d’éléments parfaitement réalistes et d’actualité. Avec cet ouvrage, on n’est pas prêt de refaire confiance à nos hommes politiques. Ce monde de pouvoir est finement analysé au travers de ses malversations que l’enquêteur (et le lecteur) peine à découvrir à cause des nombreuses fausses pistes qui entravent l’enquête.
Rue des fantasques s’avère donc être un polar de bonne facture qui se lit avec plaisir, un ouvrage où le sang coule à flot autour de personnages qui n’ont peur de rien pour arriver à leur fin. Lyon n’est pas seulement la ville lumière, elle est aussi la ville du crime organisé si l’on en croit cet ouvrage.