En ces temps caniculaires, rien de mieux que de se prélasser sous un ample parasol avec un bon polar, en format poche de préférence pour avoir moins de poids sur les bras. C’est donc chose faite et c’est Philippe Georget qui s’y colle pour cette semaine avec un polar qui a reçu le Prix de l’Embouchure.
Dans son nouvel ouvrage, Les Violents de l’automne, on retrouve le lieutenant Sebag qui officie à Perpignan. Perpignan, une ville du Roussillon où l’automne est une saison tumultueuse. A cette période de l’année, le vent violent se dispute à la pluie diluvienne. Un temps à ne pas mettre un flic dehors. Et pourtant, Sebag va devoir reprendre du service.
Un retraité pied-noir est retrouvé dans son appartement, assassiné d’une balle dans la tête, le sigle OAS laissé près du cadavre. La destruction quelques jours plus tard d’une stèle controversée et la découverte d’un ancien Français d’Algérie abattu au volant de sa voiture sèment la panique dans la communauté.
Le lieutenant Sebag se retrouve officiellement chargé de l’enquête. Flic réputé et intuitif, il va, en traquant le tueur avec son équipe, faire ressurgir du passé un mystérieux commando ayant sévi, il y a bien longtemps, du côté d’Alger. C’est dans ce contexte que les derniers mois de poudre et de sang de la guerre d’Algérie, ses horreurs, ses espoirs, ses trahisons et ses errances vont remonter à la surface jusqu’à la nausée.
L’auteur s’est donc emparé d’un sujet complexe et encore brûlant, la guerre d’Algérie, pour en faire la trame principale de son polar. A partir de là, il va alors plonger le lecteur dans la période trouble des années 60 au moment de cette guerre, avec ses conséquences sur la société française, encore aujourd’hui.
L’intrigue s’avère être plutôt bien ficelée, autour de personnages bien construits et d’un lieutenant charismatique. Au cœur de l’ouvrage, des tensions, de la rancune et de la vengeance entre l’OAS et le FLN pendant le conflit algérien. On va de Perpignan à Alger pour fouiller la mémoire d’une guerre qui aura marqué le vingtième siècle.
C’est donc un polar historique et social que nous propose l’auteur, un ouvrage haletant qui saura trouver un public en quête d’informations sur la guerre d’Algérie. |