Spectacle musical interprété par Laurent Brunetti et Mario Pacchioli dans une mise en scène de Rémi Deval.
Dans le noir, une voix se fait entendre.
Dans le noir, une voix se fait entendre. Aigue, belle et puissante. On est très proche de celle de la Dame en Noir. Pour le noir, le costume y est, les plumes aussi. Mais cette voix est celle d'un jeune homme barbu à son piano, qui semble s'être métamorphosé le temps d'une chanson en celle qu'il honore.
Il est bientôt rejoint par son compagnon de scène. Pas de tenue particulière pour celui-là. Aucun élément de costume qui pourrait vaguement faire penser de près ou de loin au Grand Jacques. Et d'ailleurs ce nouveau venu n'est pas très grand. S'ensuit entre eux un débat enflammé pour décider de la façon de rendre hommage à ces deux monstres sacrés.
Doivent-ils imiter ? Réinterpréter ? Rester fidèle aux artistes ou apporter leurs propres personnalités ? Autant de questionnements qu'ils auront une bonne partie de ce "Ni Brel Ni Barbara" qui immerge le spectateur dans les coulisses de la création et propose de savoureux dialogues entre des personnalités aussi complémentaires qu'originales.
Avec de vraies phrases prononcées par Barbara ou Brel, Laurent Brunetti (au texte) et Mario Pacchioli (à la musique) tracent rapidement entre ces figures des évidentes parallèles. Le duo Les Monsieur Monsieur émerveille par sa justesse et sa grande spontanéité.
Doués d'une technique irréprochable et d'un sens aigu de l'interprétation, les deux compères jouent avec générosité de leur opposition et s'en amusent. Ils iront même jusqu'à s'échanger les chansons de l'une et de l'autre. Ou les faire se répondre.
Mis en scène avec sobriété par Rémi Deval et en lumière avec goût par Emilie Bourdellot, les Suisses, sans chercher l'épate provoquent d'autant plus d'adhésion par leur sensibilité et leur naturel.
Avec coeur et sincérité, ils offrent aux spectateurs conquis une heure de pur bonheur, de la drôlerie à l'émotion. Une vraie bulle de rêve où les ombres de Brel et de Barbara planent tout le temps sur la salle.
Une performance que le public, euphorique, salue debout.
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