C’est un dépaysement total que nous propose Claire Hajaj avec son roman publié il y a quelques mois aux éditions Les Escales. Claire Hajaj est né à Londres en 1973. Elle a grandi partagée entre les cultures israélienne et palestinienne, et travaille pour l’ONU dans les zones de guerre. Après la maison aux orangers, Le voleur d’eau est son second roman.
Direction l’Afrique avec ce second roman, plus précisément le Sahara avec comme personnage principal Nick, un jeune architecte idéaliste. Après la mort de son père, Nick décide de quitter son confort de vie londonien pour remplir des missions de bénévolat sur le continent africain. Il part alors vers un village isolé à la lisière du Sahara avec pour mission de bâtir un hôpital pour enfants.
Il se retrouve alors très vite immergé dans une culture différente qu’il connaît mal et perd très vite ses repères d’européen. Troublé par la force des sentiments qu’il développe envers la femme de son hôte, il se retrouve face à des conflits personnels profonds, tandis qu’une sécheresse meurtrière exacerbe la corruption et la violence au sein du village. Lorsqu’il se rend compte que la construction d’un puits pourrait sauver les habitants, il prend une décision qui aura de tragiques conséquences dans la vie de tous ceux qui l’entourent.
Au travers de ce voyage et de cette histoire, vous l’aurez compris, ce jeune anglais va voir se confronter ses idéaux à la réalité de la vie dans un village africain. La force du roman, et sa grande qualité, au-delà d’une histoire prenante et d’une très belle écriture, tient dans l’analyse des dilemmes qui se jouent entre l’occident et le reste du monde, dilemmes s’appuyant sur des lignes de failles entre les différentes valeurs mais aussi entre les bonnes intentions confrontées aux dures réalités.
Le personnage Nick va être confronté à tout cela dans son parcours. L’Afrique est un continent où très souvent les pouvoirs en place sont instables et font l’objet de luttes. La dimension religieuse est aussi très présente dans l’ouvrage avec de nombreuses croyances locales autour des esprits. A cela s’ajoutent les soucis climatiques, centrés autour de la sécheresse qui font que l’expérience de Nick et sa volonté de changer les choses ne vont pas être simples. Claire Hajaj en profite pour nous offrir au travers de l’ouvrage une réflexion pertinente sur la certitude qu’ont les européens de pouvoir trouver des solutions partout où ils se trouvent.
L’ouvrage de Claire Hajaj aura donc au final parfaitement accompli pour moi sa mission de lecture estivale, celle d’une lecture agréable centrée sur une histoire qui au final nous fait beaucoup réfléchir. |