Spectacle musical conçu et mis en scène par Céline Devalan, avec Anthony Courret, Céline Devalan, Mélanie Devalan et Mélisandre Meertens accompagnés par les musiciens Serge Para, Cédric Dayou, Benjamin Garnier et Svein Lemarié.

Ils sont quatre. Trois filles et un garçon. Des amis de bar sur leurs grands tabourets noirs. Ils boivent et refont le monde. Derrière eux un groupe de musiciens avec un chanteur barbu qu'on aurait qualifié jadis d'artiste "Rive Gauche" (Serge Para) et qui ponctue et synthétise leurs propos de sa belle voix qui ne souffre aucune contestation.

L'homme (Anthony Courret) est expert-comptable et veut quitter sa femme. Ses copines ne sont pas définies par leurs professions mais par leur rapport aux hommes : Céline (Céline Delavan) n'aime que les "bad boys" et, bien sûr, vit seule ; Mélanie (Mélanie Delavan) est de nouveau en couple après une longue abstinence ; Mélisandre Meertens, pourtant très jolie, manque de confiance en elle pour séduire celui qu'elle aime. Alors, ce qui devait arriver arrive : le musicien du groupe sur qui elle avait jeté son dévolu lui préfère Mélanie.

Dans "Quand l'Amour des Notes", Céline Delavan travaille sur les clichés, les propos de début de soirée, quand les quatre amis se rejoignent sur leurs tabourets. Il ne faut donc pas s'attendre à un marivaudage subtil mais à une conversation brute de décoffrage dans laquelle les "connards" et les "cons" forment l'ossature d'un discours désarticulé et trivial.

Le machisme pitoyable de l'expert-comptable, bien épaulé par les avis des musiciens (Cédric Dayou, Benjamin Garnier et Svein Lemari) qui ne sont pas en reste en formules désormais fustigées par le néo-féminisme, n'est que l'expression masculine du même malaise existentiel qui touche les trois trentenaires toujours dans leur quête nunuche du Prince charmant.

Il ne faut pas s'arrêter au titre, pas forcément vendeur, de ce spectacle musical, convivial et bon enfant. En quelques minutes, Céline Delavan réussit à créer une ambiance de bistro où chacun est défini en quelques traits et où, alcool aidant, les langues se délient, ce qui lui donnera l'occasion de proposer quelques scènes bien réglées, comme ce crêpage de chignons XXL entre Mélanie et Mélisandre.

La voix chaleureuse de Serge Para finit toujours par aplanir les problèmes et parvient à les résoudre. On aurait aimé l'entendre plus mais il tient parfaitement le rôle que lui a attribué Céline Delavan dans la formule mise en place dans "Quand l'Amour des Notes".

Une formule qui a sa logique et semble convenir à un public empathique et attentif qui se délecte avec un grand plaisir de ces petites tranches de vie amoureuse bien observées.