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puce Les Larmes amères de Petra von Kant
La Folie Théâtre  (Paris)  août 2019

Comédie dramatique de Rainer Werner Fassbinder, mise en scène de Camille Lambert, avec Johanna Deldicque, Eléonore Deldicque, Rebecca Williams, Aude Badré, Fanny Noiret et Lisa Orhon.

Dès sa première création, la jeune Compagnie Mont-Virago dédiée au théâtre "non pas de divertissement, mais au contraire, d’introspection" intègre le peloton de tête de la jeune scène contemporaine tout comme sa fondatrice Camille Lambert celui du podium de la mise en scène.

Et ce bien qu'elle n'ait pas choisi la facilité avec "Les Larmes amères de Petra von Kant", du dramaturge et réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder, partition en forme de huis-clos en chambre entre des personnages féminins placée sous le thème des jeux de pouvoir.

Fortement ancrée dans le registre de la représentation théâtrale du politique des années 70 et dans les fondamentaux de son auteur, et outre une métaphore de l'Histoire moderne de l'Allemagne, l'opus traite, avec une frontalité sexuelle radicale, le principe de domination inhérente à toute relation humaine dont celle basée sur le sentiment amoureux qui se déclinerait inévitablement en assujettissement névrotique.

En l'espèce, alors même qu'elle vient de divorcer pour mettre fin au rapport de domination installé à son détriment dans son couple et qu'elle vit avec une femme-esclave, Petra von Kant, femme de la bonne société et créatrice de mode réputée, s'éprend brutalement d'une jeune fille plébéienne opportuniste et sans état d'âme en quête de réussite sociale dans le mannequinat, et tombe dans la dépendance passionnelle délétère.

Passées quatre décennies, la proposition de Camille Lambert, seule maître d'oeuvre en assurant mise en scène, scénographie, en collaboration avec l'architecte Aurore de Charon, costumes et lumières, s'avère aussi affutée et éclairée qu'inédite et réussie dès lors qu'elle s'affranchit totalement du culte et des codes iconographiques fassbinderiens pour, sans procéder à une adaptation du texte original traitant, au demeurant, de thématiques intemporelles, le contextualiser résolument dans le 21ème siècle.

Dès lors, un avertissement liminaire s'impose notamment pour le spectateur cinéphile dont la rétine garde le souvenir de sa mise en images réalisée subséquemment par Fassbinder dans le genre du mélodrame hollywoodien avec l'esthétique kitsch des seventies hybridée avec le baroque du "Midas devant Bacchus" de Nicolas Poussin en toile de fond.

Camille Lambert place sa dramaturgie sous une autre référence de l'Histoire de l'art pictural, celle du minimalisme abstrait et une palette monochromatique, le noir à la Soulages, retenue tant pour les éléments de décor dans un plateau "black cube" que les costumes s'inscrivant dans l'héritage du minimalisme japonais des samouraïs de la mode des années 1990 et dans le sillage des stylistes contemporains de la britannique Phoebe Philo à la Fashion Brand avec la marque chinoise S. Deer avec des costumes désexualisés à la coupe épurée.

Quant à l'analyse du personnage-titre, Camille Lambert indique dans sa note d'intention que Petra von Kant n'est pas victime d'une passion destructrice mais "une fétichiste de l'extrême, de la violence et de la beauté" en quête d'auto-destruction, une tabula rasa qui permettrait une renaissance, ce qui évoque l'approche de l'amoureuse tragique en référence avec "l’hybris des héros tragiques" de Philipe Calvario quand il a monté la pièce en 2010.

Au jeu, dans un gynécée placé sous une atmosphère simultanément glaciale, décorporéifiée et vénéneuse et une direction d'acteur efficace et millimétrée, six comédiennes interprètent parfaitement ce rituel de mort cathartique.

Eléonore Deldicque, Fanny Noiret et Aude Badre, respectivement la mère, la fille et l'amie de Petra von Kant, Lisa Orhon en silencieuse vestale et Rebecca Williams, parfaite en Lolita décomplexée et ultime instrument de la régénération du phénix, entourent Johanna Deldicque, impressionnante et magistrale dans le rôle-titre.

 

MM         
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