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Marc'o 

Réalisé par Marc'O. France. Comédie. 1h45 (Sortie le 14 juin 1968). Avec Bulle Ogier, Pierre Clémenti, Jean-Pierre Kalfon, Valérie Lagrange, Michèle Moretti, Joel Barbout, Philippe Bruneau et Bernadette Lafont.

Qu'est-ce qui fait une idole ? La voix ? Le talent ? La propension à porter des vêtements improbables sans ridicule ni gêne ?

Ou est-ce l'argent, les managers, la publicité, qui nous disent qu'une bonne idole, c'est d'abord une personne docile, prête à abandonner sa vie personnelle et son bonheur pour devenir cet objet d'admiration qui sera, tôt ou tard, voué à l'oubli, quand il n'est pas foulé aux pieds et contemplé avec mépris.

Rien n'est pire qu'une idole déchue, un has-been, comme l'est désormais Simon le magicien, auquel Jean-Pierre Kalfon prête sa voix grave dont les accents tragiques résistent aux sourcils teints en blond platine. A ses côtés se tiennent Gigi la Folle et Charlie le Serineur, deux autres idoles en perte de vitesse.

Tous les trois réunis, ils affrontent le public. Car c'est bien un match que filme Marc'O dans "Les Idoles". L'action centrale se déroule sur une piste, un ring, encerclé par des spectateurs avides de pouvoir enfin poser des questions à leur vedette préférée.

Les trois chanteurs arrivent, revêtus de peignoir éponge dans une scène qui évoque davantage les préludes d'un match de boxe qu'une rencontre amicale avec les "copains", à savoir le public, qui s'empresse d'attraper les corps admirés, de les palper, comme pour mieux se les approprier.

Et pourtant, confie le personnage de Gigi, interprété par Bulle Ogier, quand elle chante, elle ne le voit jamais, son public. Elle ne fait qu'être éblouie par les lumières. Les idoles vues par Marc'O ne cessent donc de tâtonner, de se heurter aux parois de l'aquarium confectionné par les soins d'un groupe de managers particulièrement pugnace.

Les impresarii sont là pour s'assurer que tout reste dans les clous, que les chanteurs demeurent dans le cercle étroit qui leur est attribué. Pas question de passer la ligne, de dire un mot de trop, une vérité trop crue, une histoire trop violente.

Peu à peu, la rencontre tourne en affrontement entre les idoles et leurs Pygmalions, où il s'agit de tout faire exploser. Les corps souples des acteurs - on admirera particulièrement l'art du déhanché de Pierre Clémenti - se font de plus en plus provocants, à mesure qu'on perd le contrôle.

La caméra est peut-être la première à rentrer dans la bagarre. Durant les séquences qui se déroulent dans cette salle close, Marc'O privilégie une caméra très mouvante, qui se déplace en de rapides mouvements giratoires, comme traquant les chanteurs, les poussant à la rébellion.

Cette méthode de filmage permet aussi de s'écarter du théâtre où Les Idoles virent d'abord le jour. L'autre pouvoir du cinéma, qui vient extraire les idoles du ring avant de les y replonger, c'est le montage et la construction en flash-back : peu à peu, la véritable vie des idoles est dévoilée, tandis que les machinations des managers apparaissent de plus en plus.

Et le tout en chansons. La musique est bien sûr au centre de ce film qui fait des yé-yé un portrait désenchanté. Il y a la musique des ritournelles sentimentales censées tourner le c?ur des minettes, comme celle poussée par un Jean-Pierre Kalfon irrésistible en simili Claude François.

Sur les mêmes airs, en apparence inoffensifs, des chansons bien moins policées chantées par Bulle Ogier, qui raconte, les yeux plein d'innocence, des histoires de mort et d'inceste. Mais surtout, la musique vient engloutir les scènes dialoguées, noyant les discussions et mettant en évidence le caractère guignolesque des personnages, comme ce responsable des armées rapidement suborné par les managers.

On est alors devant une gigantesque valse des pantins, servie par la musique plus que seventies de Patrick Greussay et Stéphane Vilar. On retiendra enfin Bernadette Lafont, qui fait son apparition en s?ur Dominique, et entonne, avec une voix aussi fausse qu'assurée, un gospel bien à elle.

"Les Idoles" est l'occasion d'une satire assez drôle de cette société du spectacle, qui propulse des jeunes gens sur la route de la gloire et la fortune, avant de leur tirer le tapis sous les pieds. Marc'O multiplie les clins d??il parodiques, affichant ici une poster de France Galle ou de Jacques Dutronc, là une couverture de "Salut les copains". Il épingle avec férocité cette fausse proximité que le business établit entre les fans et les idoles, les rendant faussement accessibles pour mieux souligner leur caractère d'exception.

"Les Idoles" est un film qui porte ses années avec une certaine insolence. Bien sûr, des détails, qui, dans les années 1970, n'amusaient pas particulièrement, sont bien plus savoureux pour des spectateurs de 2019, qui ont perdu l'habitude des chemises mauves.

Mais ce kitsch, dont on peut parfois rire, renforce la satire, en poussant à l'extrême cet univers où contrastent l'originalité des styles et le caractère terriblement normatif de ce qui est véhiculé par les artistes, des filles soi-disant sages et des bad boys au grand c?ur.

 

Anne Sivan         
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# 9 août 2020 : Vacances, j'oublie tout

Il fait beau et chaud, on reste à l'ombre, on traine à la plage, mais si vous avez encore un petit moment pour jeter un oeil à Froggy's Delight, nous sommes toujours là. Voici le programme light et rafraichissant de la semaine.
petit bonus, le replay de la MAG (Mare Aux Grenouilles) numéro #1

Du côté de la musique :

"Pain olympics" de Crack Cloud
"Waiting room" de We Hate You Please Die
"Surprends-moi" de Cheyenne
"Nina Simone 1/2" le mix numéro 20 de Listen in Bed
Interview de Bruno Piszczorowicz autour de son livre "L'ère Metal"
"Noshtta" de L'Eclair
"Moderne love" de Toybloid
  "Les îles" de Benoit Menut
"Echange" de Brussels Jazz Orchestra, Claire Vaillant & Pierre Drevet

Au théâtre :

Le compte-rendu de la 35ème édition du Festival Humour et Eau salée
et un spécial "Au Théatre ce soir dans un salon" avec les grands classiques de Barilet et Grédy :
"Peau de vache"
"Potiche"
"Folle Amanda"
"Le don d'Adèle"
"L'Or et la Paille"
et "Fleur de cactus" revisité par Michel Fau

Expositions :

en real life :
"Otto Freundlich - La révélation de l’abstraction" au Musée de Montmartre
"Turner, peintures et aquarelles - Collection de la Tate" au Musée Jacquemart-André
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières

Cinéma :

en salle :
"Voir le jour" de Marion Laine
"Le Défi du champion" de Leonardo D'Agostini
et at home avec des longs...
"2021" de Cyril Delachaux
"Les Robinsonnes" de Laurent Dussaux
"L'Ile aux femmes" de Eric Duret
"Quand j'avais 5 ans, je m'ai tué" de Jean-Claude Sussfeld
"The Storm" de Ben Sombogaart
...et des courts-métrages
"Odol Gorri" de Charlène Favier
"Poseur" de Margot Abascal

Lecture avec :

"Retour de service" de John Le Carré
"Un océan, deux mers, trois continents" de Wilfried N'Sondé
"Nous avons les mains rouges" de Jean Meckert
"Il était deux fois" de Franck Thilliez
"La goûteue d'Hitler" de Rosella Postorino
et toujours :
Interview de Bruno Piszczorowicz autour de son livre "L'ère Metal"
"Fleishman a des ennuis" de Taffy Brodesser-Akner
"Summer mélodie" de David Nicholls
"La Chine d'en bas" de Liao Yiwu
"La nuit d'avant" de Wendy Walker
"Isabelle, l'après midi" de Douglas Kennedy
"Les ombres de la toile" de Chris Brookmyre
"Oeuvres complètes II" de Roberto Bolano
"Un été norvégien" de Einar Mar Gudmundsson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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