Voilà un bien beau disque que celui que nous propose Hildebrandt pour entreprendre la fin de l’été et le début de l’automne. Derrière ce nom aux consonances germaniques se trouve un natif de la Rochelle, solidement arrimé aux îles de lumières qui l’entourent. Sa silhouette imposante et sa voix puissante vont de pair avec un mélodiste acharné, continuellement à la recherche d’une immédiate simplicité, où la pluralité musicale electro-rock, la finesse des arrangements et la poésie de la langue française résonnent en harmonie.
Hildebrandt est un auteur, compositeur et interprète. Son premier album, Les Animals, sorti en 2016 rencontra un joli succès critique, salué à sa juste mesure par l’un de nos chroniqueurs. Il revient aujourd’hui avec un nouveau projet, ÎLeL où se côtoient les contrastes, faisant fi des clichés : sa vitalité contagieuse comme ses élans insatiables de douceur.
Pour composer les douze titres de cet album, Hildebrandt s’est lancé dans une quête solitaire et nécessaire, à revers des normes et des injonctions préconçues. Muni des œuvres de Stevenson, il s’est retiré dans un refuge de montagne ou sur des îles atlantiques. Avec cet album, il explore un territoire où le masculin se déploie à rebours, où les genres se confondent et les émotions se bousculent.
On y trouve donc des chansons pop d’une grande sensibilité comme avec "Je suis deux" et "Garde tout bas". On plane avec "Travesti" qui déconstruit avec beaucoup d’humour tous les clichés existants sur les cabarets drag-queen.
Hildebrandt nous propose différents styles faits de riffs de guitares blues mais aussi de percussions tribales. Les ballades ouatées ne sont pas en reste, montrant l’esthétique intimiste et généreuse recherchée par l’auteur. Au piano, l’excellent Albin de la Simone est là pour l’ccompagner.
A la recherche de ses doubles au féminin, Hildebrandt convoque le visage disparu d’une grand-mère aimée avec "Emilienne", une ballade au piano piqué de clavecin. "Vingt", l’un des plus beaux titres de l’album pour moi, un titre dédié à son épouse qui évoque avec humilité le Que serais-je sans toi d’Aragon autour d’un crescendo intense et lancinant. L’album se termine avec l’onirique "Qui de nous", une déclaration d’amour bouleversante à sa fille.
C’est donc un superbe album, particulièrement émouvant que nous offre Hildebrandt, un album à découvrir, particulièrement si vous ne connaissez pas encore cet artiste plein de talent.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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