Nous aurions envie de dire que, qu’importe le projet (Re Focus, Mechanics, Perpetual Motion A Celebration of Moondog, les rapports entre la musique et les autres arts...), qu’importe les directions esthétiques (le jazz, la musique répétitive, Moondog, jazz orchestral, le rock, la musique contemporaine...), Sylvain Rifflet a ce son, ce sens du phrasé, de la mélodie, de la musique qui fait qu’il nous emportera toujours avec lui.
Il en va de même avec ce superbe Troubadours qui voit le saxophoniste français se frotter à la musique monodique médiévale, aux musiques modales et faire rencontrer cette musique avec des bourdons indiens. Naturellement ici point de figuralisme, plus une musique imagée qu’une recherche de l’exactitude, avec beaucoup de poésie (de l’amour). Avec cette manière de chanter les phrases mélodiques, de les faire tourner, avec cette fluidité du phrasé, ce rythme lancinant, ce mariage de timbres (saxophone, clarinette et clarinette basse trompette (Verneri Pohjola), harmonium, shruti-box, percussions (Benjamin Flament), c’est à un véritable enchantement que nous sommes conviés.
Un authentique travail sur la forme, sur l’approche mélodique modale (sans que cela ne tourne à la démonstration), sur les tensions mélodiques, sur le mariage des timbres (le son velouté de la trompette (qui prend parfois des couleurs de serpent) qui se marie parfaitement avec le saxophone).
C’est également une danse (hypnotique parfois) où se tiennent la main quelques troubadours comme "Eble (de Ventadour)", "Sordello (da Goito)", "Alberico (da Romano)", "Bertran (de Born)", "Azalaïs (de Porcairagues)", "Na (de Casteldoza)" ou "Béatrice (de Die)".
Avec Sylvain Rifflet, c’est bien plus que de l’amour courtois, c’est de l’amour fou !
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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