"La trompette, c’est ma voix"

La musique de la jeune trompettiste Française Lucienne Renaudin Vary est à son image : à la fois éclectique, séduisante, colorée et pétillante. Elle qui a décidé de ne pas choisir entre classique et jazz, c’est la première trompettiste à rentrer simultanément dans les classes de classique et de jazz au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris le prouve une nouvelle fois dans son second disque dédié en grande partie aux compositeurs Américains (Bernstein, Gershwin, Lowry, Moondog...).

C’est dans ce genre de musique qu’elle semble le plus à son aise, ce qui ne l’empêche pas de l’être dans un répertoire plus "classique", quand la musique se rapproche le plus du chant. Elle qui aime tellement le chant, cela était déjà perceptible dans son premier disque, et qui chante même sur plusieurs titres ("For Me Formidable" d’Aznavour, "They All Laughed" de Gershwin et "Sunny" d’Hebb) a justement beaucoup écouté les chanteurs pour en comprendre le sens du phrasé. C’est ce qui lui permet de faire éclater tout son talent, toute sa musicalité, toute sa virtuosité et c’est assez flagrant dans "Un Américain à Paris" de Gershwin, "Candide : Glitter and be gay", "West Side Story" de Bernstein, "Pavane pour une infante défunte" de Ravel ou "Shall we gather by the river". Une variété de compositeur mais pas un papillonnage, plus une manière de rendre hommage à cette musique, aidée par les arrangements de Bill Elliott, pianiste, compositeur à Hollywood et chef d’orchestre.

Une jeune demoiselle mais qui montre déjà de très nombreuses qualités d’interprétation musicale. Et nous, nous sommes sous le charme.