Revue des chansonniers avec Jacques Mailhot, Michel Guidoni, Florence Brunold, Paul Dureau, Giles Détroit et Emilie Anne-Charlotte. Sous la houlette de Jacques Mailhot qui assure sa revue d'actualité, la troupe du Théâtre des Deux Anes livre le millésime 2019 de sa revue chansonnière intitulée "On est mal Macron, on est mal" qui s'avère résolument un cru classé.
D'autant que les "exploits" des acteurs de la vie socio-politique ne se tarissent jamais et que ces derniers font "pisser la vigne" en alimentant à foison les paniers des humoristes vendangeurs.
Gilles Détroit poursuit sa traque des absurdités administratives et Emilie Anne-Charlotte campe, entre autres, une impertinente journaliste qui a invité la première dame de France pour illustrer une émission sur les maternités tardives.
Pour sa galerie de portraits politiques, Florence Brunold s'inspire avec bonheur et ironie de l'Histoire de France et plus précisément de la période du Moyen Age et de la dynastie des rois franc.
Ainsi, officiant en professeur d'histoire narre-t-elle avec un humour pince-sans-rire, les "exploits", entre autres, du défunt Jacques dernier des Rois fainéants, du couillard du Sofitel, de François Zéro dit Flamby, dont les armoiries sont constituées d'un casque de moto surmonté d'un croissant au beurre, et, bien évidemment de Jupiter le Hardi.
Inscrit dans la veine de Jean Amadou qui fut l'un des maître du lieu, Paul Dureau, qui, en 2018, a intégré le fameux clan des chansonniers des Deux Anes, dispense ses commentaires satiriques avec une vraie fausse bonhomme et vice-versa, en taclant les figures qui s'illustrent sur la scène politique dont Anne surnommée le caillot pour sa politique du bouchon parisien et le roi de Levallois et son hernie fiscale.
Et, avec le sens de la formule, il pratique le verbe haut en couleurs pour brocarder le clivage gauche/droite par une métaphore hardie avec "la droite soutif" et "la gauche string", tacler les chiaperies de la belle Marlène et énoncer "la diagonale du peigne" avec les excentricités capillaires de Donad Trump, Boris Johnson et Kim Jong-un.
Enfin, avec le comédien, humoriste et chanteur-imitateur, roi de la goguette, l'inimitable Michel Guidoni, c'est une festival en vers mais également en musique.
Car il présente notamment un panorama guère enchanté mais en chansons de l'état de la capitale française sur l'air de "La complainte de l'heure de pointe" de Joe Dassin et du poinçonneur des Lilas de Serge Gainsbourg taclant à l'envi la folle de l'Hôtel de Ville.
Et il détourne judicieusement celui de "Les p'tit's femm's de Pigalle" de Serge Lama pour illustrer la sentence du titre du spectacle tout en livrant sa recette pour séduire une femme vegan avant un étourdissant final choral - et dansant - sur un titre de la compagnie Créole "C'est bon pour le moral" détourné sur le thème de l'agriculture biologique.
Pour partager une roborative bouffée d'air frais... et de rires. |