Comédie circassienne conçue par le Cirque Le Roux, mise en scène de Charlotte Saliou, avec Lolita Costet, Valérie Benoît, Grégory Arsenal, Philip Rosenberg, Yannick Thomas et Mason Ames. En 2015, les circassiens et équilibristes émérites Lolita Costet, Grégory Arsenal, Philip Rosenberg et Yannick Thomas, créaient le Cirque Le Roux inscrit dans la mouvance du nouveau cirque et livrait avec "The elephant in the room", un premier opus époustouflant et étourdissant de virtuosité technique.
Mais également, car dédié aux "œuvres de haute voltige, cinématographiques, esthétiques et minutieuses dans des atmosphères tragi-comiques et oniriques", un spectacle burlesque qui en renouvelait les codes dans l'atmosphère de la Café Society étasunienne des années 1930 avec une sombre intrigue amoureuse autour de la fatale Miss Betty, cette fusion connaissant un succès unanime tant critique que public.
Il récidive avec "La Nuit du Cerf" composée comme une suite, avec un bond en avant du temps de quatre décennies, dont l'argument repose sur les funérailles de Miss Betty qui occasionne une réunion familiale intestine et mouvementée et une troupe étoffée avec deux nouveaux membres formés à l'Ecole Nationale de Cirque du Canada, Valérie Benoît et Mason Ames.
Ainsi se retrouvent ses deux fils, le premier policier raté et jaloux (Yannick Thomas), son épouse infidèle (Valérie Benoît) et l'amant (Mason Ames), le second huluberlu éberlué (Grégory Arsenal), et sa fille (Lolita Costet) qui détestait sa mère accompagnée de son mari qui se prend pour une vedette de cinéma (Philip Rosenberg). Se déployant sur une bande musicale éclectique concoctée par Alexandra Stréliski avec un florilège de chansons des seventies, des Beatles ("Because the sky is blue") à Jane Birkin ("Jane B.") en passant, entre autres par Joan Baez ("The prisoner") et Brigitte Bardot ("Sidonie"), le spectacle bénéficie de la mise en scène dynamique de Charlotte Saliou.
Sur scène, sublimées par l'apport chorégraphique de Colin Cunliffe, se déploient selon toutes les configurations équilibristes possibles avec notamment Lolita Costet, légère et grâcieuse, qui semble voler défiant l'apesanteur, main-à-main, fildeférisme, banquine avec les deux colosses porteurs Yannick Thomas et Mason Ames, acrobatie au sol avec le duo en miroir de Philip Rotenberg et Grégory Arsenal, auxquels s'ajoute une belle démonstration de roller acrobatique dispensé par Valérie Benoît et Mason Ames. Et ce jusqu'au choral avec le vertigineux final de trapèze ballant sans filet qui déclenche une ovation saluant l'impressionnante maîtrise technique des officiants et leur exécution d'une impressionnante fluidité.
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