Chez Froggy’s Delight, on suit depuis ses débuts les écrits de l’auteur islandais Ragnar Jónasson et c’est toujours avec plaisir que l’on retrouve les enquêtes de son personnage principal, Ari Thór, dans les contrées de Siglufjörður.
Ragnar Jónasson en est déjà à son cinquième roman, lui, le grand lecteur d’Agatha Christie qui entreprit à dix sept ans la traduction de ses romans en islandais. Découvert par l’agent d’Henning Mankell, Ragnar Jónasson a accédé en à peine trois ans au rang des grands auteurs de polars internationaux. Il fait partie des grands auteurs islandais qui n’ont de cesse de nous délivrer des polars et des thrillers excellents se déroulant en Islande.
Des années ont passé avant qu’Ásta ne se décide à remettre les pieds à Kálfshamarsvík, à l’extrême nord de l’Islande, un village déserté depuis 1940 où il ne reste plus que quelques habitants. Ásta a passé son enfance a Kálfshamarsvík, c’est dans ce lieu qu’elle a grandi mais c’est aussi là-bas que sa mère et sa sœur sont mortes brutalement. Là-bas, c’est un peu comme si le temps avait tout figé : le phare, la maison qui surplombe la baie (vík en islandais) et ses rares habitants. Partie s’installer dans la capitale islandaise, le retour de la jeune femme n’est pas perçue d’un bon œil.
Quand quelques jours avant Noël, le corps d’Ásta est retrouvé au pied de la falaise, l’inspecteur Ari Thór est dépêché sur les lieux. Dans cette contrée perdue, l’étau se resserre inévitablement sur une poignée de suspects. Mais la vérité est à aller chercher autre part, dans un passé aux résonances morbides, refoulé depuis près de vingt ans.
On retrouve dans ce dernier ouvrage de l’auteur islandais ce qui avait fait son succès dans les épisodes précédents. Sans grande surprise donc, le livre s’appuie sur les décors magnifiques de l’Islande, l’ambiance glaciale qui règne et la nuit permanente l’hiver qui donne une dimension particulière à l’ouvrage.
L’intrigue tourne autour de savoir si la mort de la jeune femme est lié à un suicide ou à un meurtre et s’oriente rapidement vers quelques suspects, des anciennes connaissances d’Ásta que l’enquêteur va devoir interroger, faisant remonter des éléments du passé qui pourraient laisser croire qu’il y a un lien entre cette mort et les morts brutales des membres de la famille d’Ásta.
L’intrigue est une fois de plus rondement menée, racontant le passé des différents personnages pour aboutir à des morceaux de vérités qui mèneront à la résolution de l’enquête. On va suspecter tour à tour les différents personnages qui sont interrogés par l’inspecteur et l’auteur nous embarque en même temps vers des fausses pistes menant à d’autres personnages, extérieurs au village qui auraient aussi pu commettre le crime.
Les amateurs de polars islandais prendront plaisir à lire cet ouvrage quand les autres y découvriront un auteur doué pour nous raconter des polars tout en nous faisant découvrir un territoire sauvage qui fait partie de son histoire et de ses origines. |