Seul en scène conçu et interprété par Philippe Caubère.
On se souvient que dans son spectacle " Le Casino de Namur I", Philippe Caubère racontait comment, accompagné de son ami comédien Bruno et de Jean-Marie Pétrieux, fils d'un gros betteravier belge de la région de Namur, il se rendait en voiture Outre-Quiévrain pour aller chez les Pétrieux puis filer au Casino.
Dans "Le Casino de Namur II", le voilà donc parvenu à son but... pour une nuit non-stop à jouer à la roulette et autres jeux de hasard que l'on trouve dans ces lieux. Une nuit épique qui va tourner autour de quelques nombres que la petite boule va honorer en tombant, ou pas, là où les trois hommes la voulaient voir tomber.
Au niveau de l'écriture, on ne peut pas dire qu'il s'agit d'un des meilleurs spectacles de Philippe Caubère. Il a beau se démener sang et eau : il n'y a pas grand-chose à dire autour du fonctionnement d'un casino et des activités qu'on peut y faire.
Bien sûr, il y aura des moments où la description d'un personnage, telle la vieille dame qui gagne" au risque de voir s'écrouler son "lifting", provoquera des rires copieux. Mais, dans l'ensemble, "Le Casino de Namur II" est surtout un exercice de style d'une grande virtuosité.
Car, on se demande qui d'autre que Philippe Caubère réussirait à tenir presque deux heures avec un prétexte aussi ténu que ce "faites vos jeux, faites vos jeux", qui occupe constamment l'esprit des joueurs.
Décrivant ce que font en permanence les trois compères du voyage vers le Casino de Namur dans ce haut-lieu du vice, en leur ajoutant le père de Jean-Marie, le vieux Pétrieux, à qui il donne un timbre de voix qui rappelle celle de son ami disparu Michel Galabru, il réussit à maintenir l'attention de son public avec un contenu objectivement assez peu passionnant.
La saga de Ferdinand "suite et fin" annoncée s'achève ainsi sur une fausse fin, un clin d'oeil sur le sens du mot "jeu". S'il on interprète au premier degré ce que Philippe Caubère laisse in fine comme message : le jeu dans un Casino comme dan un théâtre n'est qu'un aléa "live" où tout finit par n'avoir plus aucune importance.
Tout ce qu'on peut en conclure, c'est que le gagnant comme le perdant ont joué, qu'ils n'éprouvent - s'ils sont vraiment joueurs - pas plus de plaisir à perdre ou à gagner. A l'image de l'acteur qui ne se souvient plus que d'avoir joué sans savoir précisément s'il a triomphé ou connu un bide.
Finir dans un casino, au petit matin, alors qu'on ne discerne plus les têtes des joueurs, toutes dans la même insatisfaction et l'envie de dormir, c'est admettre que l'acteur, lui aussi, en finit sans savoir si les applaudissements du public ont encore un sens.
Qu'importe, alors que la mort se rapproche, lui aussi à joué...
Et puis, quoi qu'il fasse... rien ne va plus ! Et la nostalgie est ce qu'elle est.
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