C'est pas des manières
(Arum Music / L'Autre Distribution) novembre 2019
Trois nanas sexy en diable autour d’un mic, elles poussent la voix et cadencent leurs palpitants, ça balance du jazz et ça swingue au soleil. Trois minettes de Lyon, trois divas du rythme, The glossy sisters s’invite à la table des festivités.
Petites sœurs des Chordettes, les trois copines sont tombées dans le jazz avant même d’être complexées par Œdipe et ses manigances assassines. Après des reprises remarquées de Stromae, Piaf ou Beyoncé, le prix du Crest Jazz Vocal et des tournées aux quatre coins de la Gaule, Marion Chrétien, Lisa Caidognetto et Claudine Pauly proposent leur quatrième album C’est pas des manières.
Un violoncelle pour le glamour et des vocalises pour la mutinerie, c’est chic et féminin. Complices, les belles savent user de leurs cordes et des percussions pour partager leur enthousiasme. L’album est clairement pensé pour les fourmillements, le groove et les petits pas cadencés. Et qu’est-ce que ça fait du bien alors !
Inédit, cet album est essentiellement composé de compositions du trio, seulement deux reprises d’Ariane Moffat ("Mon corps") : "Je vieillirai avec, Que ça me plaise ou non, Il ira où j’irai - À quoi bon se laisser tomber, Quoi faire avec mon corps" et de Mademoiselle K ("Jalouse") "et même si je savais, j’imagine tout, c’est encore pire, ça me ronge, ça me pourrit, ça me rend dingue, ça m’fout en l’air".
A capella, un peu de blush, le regard franc et des percussions corporelles "Aller rentre dans le rang et devient leur modèle, mais surtout parle moins fort, ne joue pas les rebelles, troque tes couleurs vives pour des tons pastel" ("Sous tes doigts"). Elles chantent la femme de caractère, qui rit parfois trop fort et qui dit des bêtises, celle qui assume ses rires et ses larmes, la fille de feu qui se relève, toujours.
Leurs trois voix ont le timbre cousu ensemble, que ce soit pour chanter l’amour "J’aime marcher dans tes mains, découvrir l’espace entre tes doigts" ("Curieuse"), ou détester ces putes à franges qui savent monopoliser l’attention "tu te la pètes à la starlette mais t’es qu’un cul sur talonnettes, c’est juste pour ça que les gars te guettent, tu pouvais pas rester chez toi à te servir de ton bras droit ?" ("Sale pute"). Humour de fille quoi…
Oui, c’est carrément pop, c’est tendrement jazz, et c’est léger, ça gambade sur les pétales et ça ne mange pas de pain, ou enfin si, un peu de pain, mais le gourmand, celui avec des petits bouts de trucs qui croquent dedans. Fun comme une sortie entre copines dans un spa boueux, complice comme des confidences entre sœurettes autour d’une boisson de mémé, The Glossy Sisters respire les fous rires et le blues à talons, quand les femmes se retrouvent pour refaire le monde et parler de bonhommes.