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Andrzej Wajda  décembre 2019

Réalisé par Andrzej Wajda. Pologne. Drame. 1h36 (Sortie le 4 décembre 2019 - 12 mars 1958). Avec Avec Teresa Izewska, Tadeusz Janczar, Tereza Berezowska, Wienesyslaw Glinski, Emil Karewicz, Tadeusz Gwiazdowski, Wladyslaw Sheybal et Stanislaw Mikulski.

Au moment où Andrzej Wajda tourne "Kanal" et donne à voir une plongée sans fard dans les égouts de Varsovie des survivants de l'insurrection de la capitale polonaise, le cinéma américain se nourrit de films de guerre qu'ils soient l'oeuvre des grands maîtres comme Raoul Walsh, John Ford ou Anthony Mann, ou de jeunes réalisateurs comme Robert Aldrich, Samuel Fuller ou même Stanley Kubrick.

Ce que propose Wajda, influencé par le néo-réalisme italien et l'expressionnisme allemand, c'est une toute autre vision de la guerre. Pas question de montrer la victoire du bien sur le mal, de héros finalement invincibles parce que leur mort signifierait un coup fatal pour l'ennemi nazi.

Non. Ici ce sont des hommes - et des femmes ! - qui ont mené un combat désespéré (sans entrer dans les raisons peu avouables qui ont rendu la victoire impossible) dont on va suivre l'inexorable chemin vers un sort tragique et prévisible.

Contrairement au cinéma où claque la bannière étoilée, symbole quasi invincible du bon "impérialisme" luttant contre le mauvais germanique ou nippon et continuant contre les méchants suppôts du communisme, coréens pour l'instant, vietnamiens pour bientôt, la guerre, selon Wajda, ce sont des consciences qui veulent libérer le peuple de la servitude.

Ce ne sont pas non plus des têtes brûlées, des sergents fort en gueule menés par des chefs qui ont une vision. Non ce sont des cohortes d'hommes unis dans la fuite comme ils l'étaient peu avant dans la lutte. C'est un collectif où chaque homme est quelqu'un qui compte, avec ses forces et ses faiblesses, ses lâchetés et ses faits d'armes.

Quand on voit "Kanal" d'Andrzej Wajda pour la première fois, on a l'impression - et après on en conserve le souvenir - que tout se passe dans la pénombre des égouts où les hommes marchent les uns derrière les autres essayant d'éviter les obstacles et de sombrer dans les eaux suintantes. En fait, ce qui fait toute la force du film n'en est que la partie centrale, qui suit les derniers combats de la résistance varsovienne.

Jadis, "Kanal" d'Andrzej Wajda était aussi intitulé "ils aimaient la vie" rappelant quelque part le poème d'Aragon mis en musique par Léo Ferré, "L'Affiche rouge" où le poète parlait d'autres résistants, ceux du groupe Manouchian, eux aussi condamné à une mort inexorable par la volonté barbare des nationaux-socialistes allemands.

"Ils aimaient la vie à en mourir" dit Aragon et c'est ce qu'on voit dans ce magnifique exercice de style lyrique d'un cinéaste de trente ans qui tourne avec "Kanal" son second long métrage après "Génération" film lui aussi consacré à la guerre.

Dans ce travail où compte énormément les lumières et les ombres, il ne faut pas oublier l'admirable photo du chef opérateur Jerzy Lipman qui fera aussi celle non moins remarquable du "Couteau dans l'eau", le seul long-métrage polonais de Roman Polanski.

Malavida ressort en salles et en DVD, "Kanal" et "Cendres et Diamant, qui achève la "trilogie de la guerre" composée par Wajda. Il faut profiter de ces ressorties pour réévaluer (et très haut) un cinéaste européen majeur, dont le dernier film, "Les Fleurs bleues" date d'il y a à peine trois ans et terminait superbement une filmographie entamée par des ?uvres aussi marquantes que "Kanal" et "Cendres et diamant"

 

Philippe Person         
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