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Robert Eggers 

Réalisé par Robert Eggers. Etats Unis/Canada. Thrilleur/Epouvante. 1h49 (Sortie le 18 décembre 2019). Avec Robert Pattinson, Willem Dafoe et Valeriia Karaman.

Balayé par les vents, entouré par une mer qui vient se fracasser contre ses pierres et sa mince couche de terre, y a-t-il un lieu plus terrible qu'un phare ? Comment ses gardiens pouvaient-ils jadis, avant l'ère de la radio et des communications télégraphiques, accepter d'y vivre pendant de longs mois dans la plus extrême des solitudes ?

Quelques films de fiction ont décrit la vie dans ces édifices si importants pour la navigation dans des zones semées de récifs. Forcément, comme en 1929, dans le sublime "Gardiens de phares" on aboutit à des mélos dans lesquels les hommes finissaient par s'entretuer.

Dans le film de Jean Epstein, la cause du drame était qu'un des deux gardiens, juste avant de partir, avait été mordu par un chien enragé. La maladie ne se déclenchait, évidemment, qu'une fois les deux compagnons installés dans le huis clos du phare.

Dans "The Lighthouse" de Robert Eggers, on se doute d'emblée que les choses vont dégénérer entre les deux hommes déposés sur la micro-île où repose le phase. A la différence du film d'Epstein, les deux hommes vont en découdre volontairement et leur dantesque affrontement tient à leurs caractères et ce qu'il en résultera n'appartiendra pas au genre périmé du mélo marin mais au gore le plus sanglant.

Pour son deuxième long métrage, après le très remarqué "The Witch", Robert Eggers s'est imposé un scénario ascétique dans sa noirceur et fort logique dans son déroulement.

Filmé par Jarin Blaschke dans un noir et blanc qui aurait fait rêvé les grands maîtres de l'expressionnisme allemand, le "Murnau" de "L'Aurore" par exemple, "The Lighthouse" repose sur deux acteurs exceptionnels.

Willem Dafoe joue les marins expérimentés, bourrus et pas commodes. Face à lui, Robert Pattinson incarne un novice qui va devoir supporter un partenaire épris de boisson et sans doute déjà proche de la folie et qui est en train d'accomplir sa mission de trop.

Il faut dire aussi que les conditions climatiques ne sont pas favorables et qu'ils vont voir leur mission se prolonger au-delà du raisonnable et de leurs réserves... Dès lors, alcool excessif aidant, les deux hommes vont osciller vers le grotesque, transformer leur lieu de survie en un univers invivable.

Occasion pour Robert Eggers de jouer les virtuoses et de fournir une copie très soignée dans son maniérisme de chaque instant. Ici, comme dans la tradition des grands classiques du fantastique des années trente - on pense aux "Frankenstein" de James Whale - l'horreur ne vient pas d'abord des effets mais des situations. En plus, le réalisateur rajoute un gros soupçon d'onirisme cauchemardesque.

Perdus dans leurs délires et la haine qu'ils se vouent, les deux hommes tombent dans des sommeils peuplés de sirènes cruelles, de poulpes nauséeux. Willem Dafoe est évidemment tonitruant avec sa barbe de Poséidon devenu démiurge dans cette île où il garde le feu sacré. Pattinson, qu'on croyait trop lisse pour se défendre, résiste, révèle un caractère d'une force égale à celui de son compagnon de malheur.

Jamais dans ce film tendu à l'extrême, on ne s'ennuiera une seconde et jamais on aura l'impression que le cinéaste tire à la corde et se répète.

Il faudra revoir dans quelques années "The Lighthouse" de Robert Eggers pour vérifier si on est devant un chef d'oeuvre ou le point culminant d'un gros malin. On ne saura déjà davantage en découvrant les prochains films de Robert Eggers pour savoir s'il développent ses promesses "lynchéennes" ou s'il n'est qu'un imitateur du réalisateur d'"Elephant Man".

Reste pour l'heure, un film qui marquera 2019 et à qui on peut prédire quelques oscars, notamment pour le chef-opérateur Jarin Blaschke, et au moins des nominations comme meilleurs acteurs pour Dafoe, aussi étonnant que dans "Tommaso" le prochain Abel Ferrara qui sortira l'année prochaine, et pour Pattinson qui gagne définitivement ses galons d'acteur.

 

Philippe Person         
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