La french pop de Tiste Cool s’écoute à toute heure, mais le mieux reste au petit matin. Pour en arriver là, rien de plus simple, sortez le soir, écumez les bars, absorbez des alcools forts. Avec un peu de chance, la fille qui est assise à côté de vous et qui ne cesse de rire à vos vannes absurdes vous ramènera chez elle. Là, mélangez-vous. Tendrement. Avec les dents. Et quand l’aurore effleurera le satin des draps qui embaument encore les cendriers pleins, la sueur et le parfum de luxe, laissez les mélodies nonchalamment vénéneuses de Tiste Cool pénétrer votre corps. Le moment venu, il faudra bien se barrer. De toute façon, vous le savez déjà, une fois la porte franchie, elle oubliera votre nom et vous renverra à votre solitude.

Tiste Cool est né dans la furia nîmoise. Multi-instumentiste, il est batteur dans le groupe Dig Up Elvis puis monte Waterllillies dont il est le chanteur guitariste. Au sein de cette formation clairement inspirée par le rock psyché de The Brian Jonestown Massacre, il sillonne de 2004 à 2011 les bars, les salles de concert et s’initie à la joyeuse mystique des backstages.

Il s’installe à Paris où son talent de musicien est vite repéré par des grands noms. Il fonde alors le duo MOMH et commence son parcours en tant que producteur de musique. Tiste Cool aurait pu jouer dans des groupes toute sa vie, mais voilà, au fil des années, il a fini par assumer un projet solo pour nous proposer un EP, Caïpiranha.

A la croisée de la coolitude de Mac DeMarco, de la crooner attitude de Robert Mitchum, du décalage d’Adam Green et de la mélancolie de Ian Curtis, Tiste Cool exprime ses tripes et ses paradoxes, coincé quelque part entre les flamands roses de la Camargue et les fêlures sophistiquées de la capitale. Un grand écart poétisé en prose chantée / parlée dans une langue dopée par les nuits pigaliennes.