"Il y a fort longtemps, vivait sur l’île de Naclia un peuple de chanteurs. Ils chantaient si bien, leurs voix étaient si pures, qu'ils n'éprouvaient ni le besoin de parler ni d’écrire. Seuls les chants et les mélodies leurs permettaient de communiquer. Suite à une brusque montée des eaux, l’île disparut, laissant derrière elle une jeune survivante. Depuis, on raconte qu’elle parcourt le monde à la recherche des siens. Elle cherche le contact à travers ses chants. Elle continue de chanter, elle chante, elle chante."
Cette histoire, référence au mythe de l’Atlantide est le point de départ de ce disque. Une île disparue au nom en forme d’énigme et les titres des morceaux comme des rébus : Licana ? Ialnac ? Lacina ? Canila ?... Il faudra donc accepter de se perdre, de ne pas trop chercher à se repérer (esthétiquement ?) et surtout se laisser aller. Un conte musical étrange, poétique, tout en rondeur, aux saveurs lointaines mais pourtant si proches, raconté par quatre musiciens : Sabrina Romero aux percussions et au chant, Leïla Soldevila à la contrebasse, Cédric Baud aux guitares et Frédéric Couderc aux instruments à vent.
Le conte est poétique, coloré, entre jazz et musique des mondes, la musique est belle et pénétrante, sans frontières ni barrières esthétiques, comme une musique traditionnelle retrouvée. On se met à rêver porté par cette musique, porté par ce chant qui entre en contact avec nous. Dans notre société où le chant a presque disparu (des cours des écoles, d’une transmission orale entre générations...) ce disque, comme une réflexion sur la place du chant et de la musique, ne peut forcément que résonner fort.