Seul en scène écrit et interprété par Marina Tomé dans une mise en scène de Anouche Setbon.
Marina Tomé a conçu un seul en scène autofictionnel qui raconte son histoire. Non celle de son métier de comédienne, actrice et metteuse en scène, mais celle de la femme dans le registre de l'intime. En clair-obscur paradoxal, à l'instar du titre choisi "La Lune en plein jour" qui évoque le phénomène astral de la pleine lune visible de jour, il ressort au thème identitaire, car femme d'origine argentine inscrite dans une lignée féminine juive polonaise et, surtout à celui de la (re)construction de soi. Celle-ci se manifeste en deux évènements dramatiques, avec une expérience de mort immente, quand sa force vitale et son inébranlable volonté ont conjuré le mauvais sort de paralysie prédit par les médecins après un grave accident à 17 ans, et celui d'un traumatisme enfoui, l'arrachement et de l'exil alors qu'elle était jeune enfant, à la résilience laborieuse mais réussie, même si les cicatrices demeurent sensibles. Sous les lumières affutées de Jean-Luc Chanonat dans un décor évocateur conçu par Oria Puppo, un simple empilement de caisses de transport en bois, et la direction d'Anouche Setbon, qui a retenu la forme de l'adresse au public pour ce qu'elle considère comme "un conte fantastique et baroque", Marina Tomé délivre cet opus de nature hybride entre biopic et biodrame avec suffisamment d'humour et de pétulance sud-américaine pour éviter l'écueil du pathétisme comme de la sensiblerie.
Sans affectation, avec sincérité et naturel, elle remplit la mission qu'elle s'est fixée, outre celle de "se retrouver", de "transmettre l’élan de la vie". |