C’est le mois de juillet en janvier ! Ce trait d’esprit est un peu facile, reconnaissons-le. Il a toutefois le mérite de traduire à merveille le sentiment laissé par l’écoute de ce disque. Une petite perle indie pop au milieu de l’hiver.
En attendant Ana est un quintet parisien emmené vocalement par Margaux Bouchaudon. Il s’agit là de leur deuxième disque (après Lost and Found en 2018) et cela, toujours sur le label américain Trouble In Mind Records.
Enregistré par Vincent Hivert et Alexis Fugain (tête pensante du groupe psyché Biche) et masterisé par Dominique Blanc-Francard, on peut dire que tout a été mis en œuvre pour que Juillet soit une réussite et c’est le cas.
Le tempo est donné dès l’ouverture du disque avec "Down the Hill" et des guitares mélodieuses, une voix aérienne et une composition faussement simple. L’art de la pop consiste à donner une apparence de simplicité à des mélodies harmonIeuses. Et on est en plein dedans avec "Do your understand ?" et son côté indie 90’s ou "Somewhere and somehow". L’enchaînement s’avère parfait avec "In / Out" et sa ligne de basse tournant en mélodie entêtante.
Quelques titres lorgnent même vers un côté psyché, le subtilement velvetien "From my Bruise to an island" ou la rêverie expérimentale "When it burns".
Et sur la face B du disque, un instrument se fait plus présent : la trompette. C’est le cas sur "Words" ou sur "Enter my body (Lilith)" avec son final un peu à la Arcade Fire. Cet instrument est une vraie valeur ajoutée sur les compositions. Ainsi, sur "Flesh or Blood", c’est une trompette mexicaine à la Calexico qui renforce le côté pétillant du titre et sa réussite.
Vous l’aurez compris, En attendant Ana est le premier coup de cœur de 2020. Achetez-le (18 euros en vinyle).
# 5 avril 2020 : sous le soleil... mais pas vraiment
Les beaux jours sont au rendez vous en ce début avril mais nous, sages et confinés n'allons pas cette année envahir parcs et terrasses à comparer son bronzage à coup de vin rosé douteux... non on attend que la mort détourne les yeux de notre pauvre monde. Donnons nous un peu de baume au coeur avec notre sélection culturelle hedbo.