"Le flot, miroir mouvant des cieux,
S’éveille au soleil levant ;
Pêcheurs d’Armor prenez le vent
Vers l’horizon radieux.
La mer, fidèle amante,
La mer aux divins bercements
Très doucement se lamente
Attendant ses amants.
Les barques légères vers l’inconnu s’éloignent joyeusement.
Et leurs blanches voiles semblent les ailes d’oiseaux géants.
Tout s’embrase et rayonne sous la lumière éclatante du soleil !" La Mer, Guy Ropartz (1864-1955)
Ce disque est un voyage, un appel entre terre et mer, une évocation des Bretagnes, parce que la Bretagne est multiple et qu’elle est autant d’influences différentes pour chaque artiste. Ici, la terre chez Joseph-Guy Ropartz (1864-1955) avec sa troisième sonate pour violon et piano et la mélodie la mer, la mer avec Jean Cras (1979-1932) et son trio à cordes ou le contemporain et poétique Stèles du compositeur Benoît Menut (1977-), pièce écrite spécialement pour ce disque.
Chaque pièce nous ramène à cette nature, à la mer. Chaque mouvement, que cela soit chez Ropartz, chez Cras ou chez Menut résonne d’une grande densité dans les structures, dans les mélodies et dans les harmonies. Le lyrisme n’est jamais également très loin.
C’est un fil qui se tisse depuis la superbe sonate pour violon de Ropartz composée en 1927 et qui dévoile toute la musique intime du compositeur. Une sonate en quatre mouvements, où piano et violon dialoguent entre moments calmes, parfois presque nostalgiques et passages plus rapides pleins d’esprit.
Un fil qui se poursuit avec le chantant Trio de Jean Cras. Un trio écrit alors que le compositeur était en mer, et cela semble s’entendre dans chaque note, dans chaque dynamique. On perçoit l’Asie avec ces gammes pentatoniques, ses façons de faire sonner les cordes qui se mêle à l’occident.
Stèles s’inspire de poèmes de Victor Segalen, le compositeur propose à raison de : "les lire avant ou pendant l’écoute". Chaque mouvement ("Pierre musicale", "Mon amante a les vertus de l’eau", "On me dit...", "Conseils au bon voyageur") possède une atmosphère propre : violence, sombre, lumineuse, calme...
Pour terminer la très belle mélodie, la mer, de Ropartz sur un de ses poèmes, arrangée avec beaucoup de soin par Benoît Menut pour quatuor avec piano.
Un beau voyage donc... |