A la première écoute, la voix nous interpelle. Une voix particulière, quelque part entre Miossec et Daniel Darc. Filiation assumée par Da Silva, auteur, compositeur, interprète bourré de talents.
C'est qu'il n'en ait pas à sa première expérience musicale le bougre. Baroudeur, il a d'abord sévi dans des groupes punk, avant de rencontrer des anciens Tambours du Bronx pour monter un groupe indus (Punishment Park), puis s'orienter vers le "dark folk" et faire un détour par l'électro.
Décembre en été s'inscrit dans la continuité de ses différentes expériences. Les guitares sont acoustiques, certes, mais le son est brut, le ton doux et amer voire parfois militant – "Une éclaircie", chanson évoquant le contexte politique d'avril 2002 - derrière des textes magnifiquement écrits.
Les arrangements sont bien ficelés avec ici et là des musiciens d'exception (Albin de la Simone, Pierre Sangra…) venus prêter main forte. Le duo avec Françoiz Breut sur la chanson titre de l'album, "Décembre en été", évoquant les derniers jours de Rimbaud, est un pur bijou tant la voix de Da Silva et celle de Françoiz Breut se complètent parfaitement, sur une musique dépouillée à souhait, comme pour mieux mettre en valeur cette rencontre.
Il est vrai, Décembre en été présente quelques petits défauts, mais pour un premier album, il faut avouer qu'il est bigrement bon. Sur ce coup là, le label Tôt ou Tard a encore eu le nez fin.
Da Silva nous livre un album qui va à l'essentiel sans fioriture et sans flonflon. Les titres s'enchaînent magnifiquement tout au long de ce (trop) court album. On sait le personnage perfectionniste, entier et généreux, Décembre en été est tout ceci à la fois.
Les douze chansons de l'album sont de véritables bouffées d'air chaud en cette période hivernale. |