Suite de Mauvaise personne, Mauvaise conscience débute dans un confessionnal. Et pourquoi pas ? Les personnages du premier roman sont repris, et pour ne pas barber le lecteur, ils ne sont pas forcément décrits dans leur ensemble. Ça se comprend. Le seul bémol reste pour les aventuriers pressés qui décident de lire ce roman sans avoir lu le précédent. Certaines conversations semblent avoir commencé avant que j’arrive. C’est un peu déroutant mais ça ne nuit pas à l’intrigue.
Commissaire à la police judiciaire de Neuchpatel, Fabio Benoit est bien placé pour savoir de quoi il parle. Spécialiste du grand banditisme, il parle de bandits. Et il en parle bien. Sans en faire des victimes de leur enfance malheureuse ni des égoïstes narcissiques. Il les dote de sentiments, de remords et de décisions à prendre. Et rien que ça vaut le coup d’œil.
Types pas nets, truands, tueurs à gages, dettes, activités illégales, les ingrédients d’une traque policière sont là. Le Serpent suicide les repentis prêts à dénoncer ses actes, alors que des documents falsifiés ont été volés. Aucun lien a priori. Il y en a un.
La suite du roman tisse des relations complexes entre les nombreux personnages qui gravitent autour des enquêtes. Ecrit comme les multiples voies d’une chorale, le roman présente chaque chapitre à la première personne, du coup on suit l’intrigue comme un chien pisteur, les pages à tourner d’un revers de poignet et les yeux avides d’en apprendre plus.
Précis et méticueux, Mauvaise conscience plonge dans la conscience de chacun des personnages, avec leur petites manies et leurs défauts de langage, ce qui donne du relief à un roman qui ne serait qu’un policier de plus sans cette dimension analytique du comportement de ses protagonistes. |