"L’univers continuera de s’étendre sans moi" ("L’univers")
De ses années d’aventurier moscovite, Benjamin Hutter garde les ivresses et les volutes que seules les nuits blanches savent créer. Il les partage dans L’univers.
Electro pulsations contre vents et marées, amours toujours aux murmures passionnés, Goodbye Moscow transpose ses onirismes en lyrismes acoustiques. Les instruments engourdissent les sens, un clavier électro, un clapotement discret pour rythmique, un saxophone sensuel et des reflets insouciants tissent la toile d’un décor prompt aux mirages.
En français, les notes s’effilent dans les souffles comme les pollens se sèment aux vents. Il chante l’amour et ses émois, les éphémères et "toute cette beauté qui disparait comme un mirage" ("La fin du monde"). Intimiste et personnel, L’univers déroule ses morceaux entre douceur et délicatesse.
"La lumière de l’aube s’est posée sur ta peau comme une promesse, au réveil ton sourire comme une délicatesse, à la fenêtre, la ville en liesse et pour nous ce matin, rien ne presse" ("Agatha").
Léger, vaporeux comme une brume persistante, les contours flous et les suppositions en attente, l’album porte un brin de nostalgie, des promesses d’éternité et des serments inaltérables. L’univers rêveur de Benjamin Hutter a quelque chose de céleste dans ses airs éthérés, dans la patience de ses rythmes et la retenue de ses claviers.
"Et je savoure la beauté de l’instant, j’oublie l’espace et puis j’oublie le temps, porté par les vagues et puis par le courant, je me love dans les draps de l’océan" ("L’océan").
Aujourd’hui et pour toujours, s’émerveiller d‘un rien, être là, et c’est tout.
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