Parfois fantaisiste, souvent intimiste, jamais subversive, Anita Pittoni livre ses pensées et réflexions dans Confession téméraire.
Artiste italienne avant-gardiste, créatrice de mode des années précédant la Seconde Guerre mondiale, Anita Pittoni publie des proses poétiques dès 1950. Confession téméraire reprend certaines de ses proses et de ses nouvelles écrites à la première personne.
"Les songes aussi peuvent s’emparer de moi, maintenant que je suis dans cette vie, mais quelle que soit la profondeur avec laquelle je ressens les choses, tout reste superficiel, comme ma vie elle-même. Tel est mon tourment."
Un certain goût pour la philosophie et ses incarnations semi-mystiques, semi-bibliques. Le récit glisse parfois dans l’onirisme et le rêve éveillé dans lequel les rêveurs retrouvent de la mélancolie et des questionnements universels.
"Voilà qu’un jour, à l’improviste, tout changea au fond de moi. J’avais l’impression de ne plus me connaître ; je n’étais pas une autre, non, c’était bien moi, mais je ne retrouvais plus ma façon d’être, la continuité s’était perdue ; elle s’était brisée, d’un coup, et semblait ne plus exister que dans ma respiration, j’étais obligée de me concentrer sur les petites réalités physiques pour sentir que ma vie continuait et c’est seulement de cette manière que je gardais la conscience d’exister."
Sorte de fourre-tout littéraire à l’image du Zibaldone, du nom de la maison d’éditions qu’elle créa, l’ouvrage est un recueil de pensées d'ordre intellectuel, de miscellanées, d'aphorismes énonçant des théories, suivant un ordre préétabli par l'auteur.
A peu de chose près, zibaldone signifie mélange, Confession téméraire en est, il est un mélange de ce qui passe par la tête. Anita Pittoni se raconte et s’analyse dans un récit contemplatif et introverti. La lecture résiste parfois à la compréhension, les contours flous entre rêve et réalité peuvent troubler le lecteur. Le persévérant rencontrera l’auteure. |