C’est déjà l’heure du second roman pour Paul-Bernard Moracchini, un auteur-compositeur-interprète de profession qui s’est déjà essayé à un premier roman, La fuite, déjà publié aux éditions Buchet-Chastel.
Ne se conformant pas au cadre d’une carrière bien ordonnée, il se lance dans un nouvel ouvrage qui laisse encore une fois une large place à la nature avec Aotea. C’est dans les confins de la Nouvelle-Zélande qu’il nous embarque cette fois-ci autour de trois personnages principaux qui ont beaucoup de choses à nous raconter.
Nous sommes en 2010. C’est dans un manoir néozélandais que nous retrouvons donc nos trois personnages. Celui abrite le temps d’un été trois amis qui se retrouvent avec pour ambition de le retaper. Les trois hommes ont une personnalité très différente tout en étant unis par une passion commune, la pêche. Chacun à son histoire, des rapports complexes avec les femmes et la société. Au-delà d’un quotidien dissolu plane la disparition de Cassandra, une femme fatale qui attise les désirs et les haines.
2010, c’est aussi l’année qui a vu Bradley assassiner son ex-compagne Cassandra lors d’une dispute au sujet de son fils. Durant plusieurs mois, il va entretenir le mystère en utilisant différents stratagèmes afin de laisser croire qu’elle est encore en vie.
L’avis de recherche plane donc sur ce manoir comme une malédiction, un ultimatum qui rend les situations incertaines et crée une atmosphère d’état d’urgence. Cette atmosphère finit par corrompre l’esprit soudé qui liait initialement les trois hommes. Chacun s’enfonce alors dans ses névroses personnelles. Les soirées s’enchaînent, souvent alcoolisées et les esprits se libèrent. La culpabilité de Brad commence à se faire sentir.
Inspirée d’une histoire vraie, cette deuxième fiction passionnée de Paul Moracchini est une incursion dans une contrée intacte et sauvage, où la nature toute puissante façonne les destins croisés de personnages attachants et désenchantés. L’auteur s’immisce dans les états d’âme des personnages de façon magistrale pour nous amener à un dénouement fort, quasi inévitable.
Avec ce second ouvrage, l’auteur réussit à lier une intrigue autour d’un relationnel entre les trois personnages, autour d’une nature superbement décrite qui en fait un personnage aussi. L’univers de la pêche, qui permet dans cet endroit reculé de vivre quasi en autarcie est aussi parfaitement écrit et raconté. Les amateurs de pêche s’y retrouveront évidemment et ceux qui s’y intéressent moins prendront sûrement plaisir à comprendre la place de cette passion dans les relations entre les personnages. |