C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai pu profiter du dernier ouvrage de Sonja Delzongle pendant ce temps de repos forcé à mon domicile. Sonja Delzongle est pour moi une auteure atypique dans l’univers du polar français tant se dégage à chaque fois une ambiance particulière de ces ouvrages.
Né d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi riche de cette double culture. Diplômée de l’école des Beaux-arts de Dijon, elle expose pendant une quinzaine d’années puis devient journaliste en presse écrite à Lyon, où elle vit toujours. Elle se consacre aujourd’hui exclusivement à l’écriture. Sonja Delzongle est l’auteure de onze romans, son dernier, L’homme de la plaine du nord, vient de sortir chez Denoël quand son précédent, Cataractes, vient aussi de sortir chez Folio.
De retour de New-York, la célèbre profileuse Hanah Baxter espérait reprendre le cours d’une vie normale, ou presque. Mais on n’échappe pas à son destin, encore moins à son passé, et celui d’Hanah est peuplé de démons.
Baxter fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, accusée d’un meurtre commis vingt ans auparavant, celui de son mentor, Anton Vifkin. Rapatriée en Belgique, Hanah accepte de collaborer avec le commissaire Peeters, chargé de rouvrir l’enquête.
La découverte d’un homme dévoré par des pitt-bulls en pleine forêt de Seignes les lance sur la piste d’un manoir qui semble etrangement familier à Baxter. Elle est déjà venue ici, du temps de Vifkin.
Tandis qu’Hanah et Peeters se débattent en plein mystère, quelqu’un les guette. Un tueur redoutable, à qui il reste une dernière balle passée à l’or fin, la balle qui aurait dû atteindre vingt ans plus tôt.
La lecture de cet ouvrage de qualité a confirmé mon idée que Sonja Delzongle était bien une auteure de polar atypique à l’univers particulier. Avec L’homme de la plaine du nord, elle nous propose encore un polar bien loin des standards classiques du genre. Certes il y a des morts, beaucoup de morts comme souvent dans ses ouvrages mais il y a surtout une atmosphère pesante que les écrits de l’auteure arrivent parfaitement à installer au fil des pages. Une atmosphère qui est aussi le fruit des personnages rencontrés, nombreux et aussi atypiques pour ne pas dire improbables mais aussi de nombreux rebondissements.
Une fois encore, Sonja Delzongle joue avec le temps pour construire son intrigue, avec le passé et le présent. Hanah, personnage présent dans trois ouvrages précédents de l’auteur (que l’on n’est pas pour autant obligés d’avoir lus pour apprécier et comprendre celui-ci) va devoir aller fouiller dans sa mémoire et son passé pour mieux analyser la situation présente. Une mémoire qu’elle tentait d’effacer pour certains évènements. Ce passé est donc la clé du présent, celle qui permettra d’accéder à la vérité.
Hanah va devoir répondre à de nombreuses questions, relier les évènements entre eux, comprendre la place de ce manoir dans l’intrigue tout en se protégeant d’Ernest Gare qui souhaite achever sa dernière mission en la tuant.
Alors voilà, une nouvelle fois, Sonja Delzongle nous propose un excellent polar dans lequel on ne s’ennuie pas une seule seconde. Haletant, mené tambour battant, l’ouvrage permet à son personnage Hanah Baxter de tirer sa révérence de la plus belle des manières. Annoncée dans ses remerciements en fin d’ouvrage, Sonja Delzongle nous informe de la retraite d’Hanah. On imagine déjà qu’elle est à la recherche d’une nouvelle profileuse pour ses prochains ouvrages qui sera à la hauteur de celle qui nous a accompagnée dans les précédents.
L’homme de la plaine du nord, disponible en numérique, puis dans les librairies des la fin du confinement est un excellent ouvrage que je vous conseille vivement, encore plus si vous ne connaissez pas encore Sonja Delzongle. |