Après Trace, longue suite dans des formations en sextet portant sur le génocide arménien et basée sur un texte du romancier Krikor Beledian et son double inversé et lumineux, avec l’Acoustic Lousadzak, Need Eden le contrebassiste, Claude Tchamitchian revient à une formation plus resserrée en trio avec le batteur Tom Rainey et le saxophoniste Christophe Monniot.

Qu’importe le nombre puisque nous avons l’ivresse d’une superbe musique. Et puis il y a cette écriture, peut-être plus impressionniste qu’auparavant, à l’os et intimiste toujours aussi belle.

"J'imaginais également une autre composante à la musique que je voulais créer : un peu à l'image de ce que l'on peut ressentir lors d'une marche dans la nature, traduire le sentiment de cette multitude d'éléments qui interagissent les uns avec les autres, de façon très "mobile" tels l'eau, le vent, les oiseaux, ou très "enracinés" tels les arbres, les collines ou les montagnes". Quelque chose d’organique donc, avec des évocations d’ailleurs, des moments introspectifs et d’autres plus explosifs. Les morceaux prennent leur temps pour grandir, pour s’épanouir.

Le trio est virtuose. Forcément. Il y a ce son d’ensemble. Ces sons. Ceux de Rainey, Monniot et Tchamitchian qui convergent dans la même direction, dans une complémentarité des timbres, une réelle richesse sonore. Nous sommes happés par les lignes mélodiques, hypnotisés par les lignes rythmiques. Envoûtant !