"J'ai voulu à travers ce disque interroger les canevas usuels des musiques traditionnelles en repensant l'instrumentation ainsi que les formes instrumentales. Le répertoire trouve son équilibre à travers une forme libre où les airs s'alternent réveillant les couleurs d'un style à un autre des Balkans ou du Moyen-Orient.
(...) un hommage aux musiciens-chercheurs qui ont ouvert avant nous la voie du collectage et la diffusion de ces musiques ici.
J'aime l'idée que ma musique puisse éveiller la curiosité des auditeurs, leur donner le goût du voyage de l'explorateur, l'odeur des terres parcourues et la quintessence de la puissance mélodique qui transporte au cœur de l’âme expressive des Balkans.
Avec ce disque, je suis allé chercher une musique personnelle, composée pour les musiciens de l'ensemble. Je m'inspire de leur son et de leurs qualités artistiques pour réaliser les arrangements et la pâte de son est si particulière à l'ensemble que l'on ne peut plus dire si elle est de France ou des Balkans.
Je souhaite pour un temps suspendu, que les frontières géographiques n'existent plus."

En cette période de post-confinement qu’il est bon de pouvoir voyager, de faire danser son esprit et pourquoi pas son corps...

Le Quintet Bumbac emmené par David Brossier au violon d’amour avec Christian Fromentin au violon, Ariane Cohen-Adad au violon et à l’alto, Anita Pardo à la contrebasse et Léonore Grollemund au violoncelle est un ensemble éclectique qui se joue des frontières esthétiques et stylistiques. Parce que ces musiciens ont une connaissance très fine du répertoire, une virtuosité, de la poésie, ici l’orient et l’occident dansent ensemble main dans la main dans une même farandole. Le quintet, qui rappelle forcément les tarafs, invente, construit une nouvelle musique traditionnelle, trace des lignes convergentes entre Istanbul, la Bulgarie et la Grèce, la mer noire, Téhéran et le sud de la France.

C’est tout le sel de cette musique, donner l’impression d’être en territoire connu mais créer la surprise pour nous emmener vers des lieux inexplorés, étonner pour finalement émouvoir. Peut-être aussi parce que l’expression est reine dans ce voyage musical enivrant et exhalant aux milles saveurs. Ce sont des jeux mélodiques, rythmiques, de timbres, des arabesques, des volutes. Les instruments se mélangent, s’unissent. Il y a un réel travail également sur les timbres, sur les structures, sur l’esprit même de ces musiques. C’est une porte ouverte sur le monde, sur la vie... Un très beau disque, sensible, nécessaire en cette période...