Après avoir beaucoup aimé leurs deux premiers albums Robbers and Cowards (2006) et Loyalty to Loyalty (2008) avec ce rock un peu foutraque, des rythmes décalés, en somme quelque chose qui sortait un peu de l'ordinaire et ne respectait aucune norme, mon intérêt s'était totalement essoufflé avec Mine Is Yours (2011).
Le groupe était devenu un de ces clones de groupes "de stade" (un peu comme Kaiser Chiefs ou Kasabian à l'époque) sans personnalité. Un manque criant d'originalité, un schéma couplet-refrain un peu trop systématique, bref ça penchait vraiment beaucoup plus du côté pop que du côté rock. Des trois albums suivants Dear Miss Lonelyhearts (2013), Hold My Home (2014) et L.A. Divine (2017) auxquels j'avoue n'avoir prêté qu'une oreille distraite, je me rappelle seulement avoir été un peu plus indulgent sur leur mouture de 2014, un peu moins pire que les deux autres.
Nous voilà donc presque 15 ans après leurs débuts avec ce nouvel album New Age Norms 1 sorti le 1er novembre 2019 sur le label Downtown / V2. Se sont-ils mis à faire de la New Age ? Allons nous enfin assister à un renouveau de leur musique ? Quelles sont donc ces nouvelles normes de ce "nouvel âge" ?
Sur "Complainer", l'intro me fait tellement penser à Foals, le chant tellement à George Michael, les premières notes de "Fine Fine Fine" sont tellement identiques à "Lust For Life" d'Iggy Pop que ça fait déjà 3 fois que j'utilise le mot "tellement". "4th of July" n'est qu'une pâle imitation du très réussi "Tranquility Base Hotel and Casino" des Arctic Monkeys, comme si le fait que la guitare s'efface pour laisser la place au piano serait une recette qui marche à tous les coups. A chaque titre, j'ai l'impression d'écouter un look-alike (ou un sound-alike) tant les inspirations sautent aux oreilles. Ils ont beau mettre des clappements de mains par ci, des choeurs féminins ou enfantins par là, ça ne prend pas.
Entre "Waiting For Your Love", mièvre chanson d'amour avec une voix trop aiguë qui n'est pas du tout convaincante, "Dirt in my eyes" qui laisse l'étrange impression qu'elle est pensée comme un fond sonore et une voix qu'on a rajouté ensuite ou encore "Calm your nerves" qui commence plutôt bien mais sombre rapidement dans un truc formaté, il faut vraiment chercher pour trouver quelque chose de plaisant. Même la batterie censée donner le rythme arrive à me lasser.
On finit quand même par trouver "Beyond the Pale", petite pépite où accompagnée seulement d'un piano, la belle voix de Nathan Willett est vraiment mise en avant, et miracle c'est réussi ! Finalement, c'est en mode débranché que le courant passe le mieux. Tout comme dans "Tricky Devil", dernier titre un peu plus sur la retenue, avec une guitare ténue, une voix qui ne part pas trop vers les aigus. Ces deux titres parmi 30 minutes de disque sont reposants. Malheureusement, le reste est au mieux ennuyant au pire agaçant au point qu'on ne tient pas toujours jusqu'à la fin des chansons.
Depuis le virage pop pris en 2011, Cold War Kids est resté sur la même route toute droite et ne semble vraiment pas disposé à en prendre une autre, même si leur dernier single "1x1" sorti tout début mai peut nous laisser un peu d’espoir.
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