Beethoven : Waldstein & Hammerklavier
(La dolce volta) septembre 2020
"Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, La valeur n'attend point le nombre des années"
Non, la valeur n’attend pas forcément le nombre des années. Théo Fouchenneret en est une nouvelle fois la preuve. Jeune prodige du piano né en 1994 à Nice, il a été l’élève d’Hortense Cartier-Bresson, Alain Planès, Jean-Frédéric Neuburger, Jean-Claude Pennetier, Akiko Ebi, Mikhaïl Voskresensky, Pascal Devoyon..., cofondateur avec Raphaël Sévère (clarinette), David Petrlik (violon) et Volodia van Keulen (violoncelle) de l’Ensemble Messiaen avec qui il remporte, en 2018, le premier prix du concours international de musique de chambre de Lyon et publie un disque consacré à Thomas Adès et Olivier Messiaen. En 2013, il est Lauréat du 1er Prix du Concours international Fauré, il remporte ex aequo avec Dmitry Shishkin le Concours international de piano de Genève en 2018 et est nommé Révélation soliste instrumental aux Victoires de la musique classique.
Pour son premier disque en "solo", Théo Fouchenneret a décidé de s’attaquer à la sonate n°21 Waldstein et à l’Hammerklavier de Beethoven. Projet qu’il avoue lui-même très ambitieux. Dans le genre pièces faciles, on repassera... Naturellement, le jeune pianiste s’en sort admirablement bien. Sous ses doigts, ces deux sonates extrêmement virtuoses prennent une belle ampleur.
Les œuvres pour piano de Ludwig van Beethoven ont révolutionné la façon dont les compositeurs et les interprètes pensaient et penseront le piano. Il a ouvert la voie aux expérimentations (des expérimentations amenées jusqu’à l'aboutissement) et à l’élargissement des limites de la sonorité, de la texture et de la technique. Les sonates pour piano illustrent les périodes de composition de Beethoven et l’évolution de la forme sonate et de la technique du piano. C’est le cas par exemple de la sonate n°21 en ut majeur, plus connu sous le nom de sonate Waldstein, parce que dédiée au comte Waldstein, un des mécènes du compositeur, ou sonate "Aurore", avec son innovation dans la forme, dans les sonorités ou les textures. Fouchenneret y est presque parfait. Tout comme dans la célèbre et tentaculaire sonate "cathédrale" Hammerklavier, aussi exigeante mentalement, intellectuellement que physiquement.
Théo Fouchenneret est clairement un pianiste (chambriste et soliste) plein de superbes promesses. Il a déjà cette force expressive, comme une transcendance, mais avec quelque chose de Wilhelm Kempff (une influence revendiquée) dans le sens du phrasé et dans cette façon, quelque part, d’être plus dans la subjection que dans la démonstration, cette "obscure clarté qui tombe des étoiles".
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