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puce La chasse aux âmes - La discrétion - La grâce
Sophie Blandinières - Faïza Guène - Thibault de Montaigu  (Editions Plon)  août 2020

Après avoir eu beaucoup de plaisir à lire les ouvrages de Camille Pascal et d’Alain Mabanckou, j’ai pu prolonger mon plaisir cet été avec d’autres très beaux titres publiés aux éditions Plon, celui de Sophie Blandières (que je ne connaissais pas), celui de Faïza Guène (j’avais chroniqué son dernier ouvrage) et enfin celui de Thibault de Montaigu. A chaque fois, de belles heures de lecture et des ouvrages qui méritent votre attention.

Commençons donc pas La chasse aux âmes, écrit par Sophie Blandinières, une auteure qui avait reçu le prix Francoise Sagan pour son premier livre, Le sort tomba sur le plus jeune. Dans cet ouvrage, l’auteure nous raconte le sauvetage d’enfants juifs dans le ghetto de Varsovie en 1940. Un ghetto de Varsovie en 1940 qui symbolise bien à cette date les premiers éléments de la perversité nazie (qui atteindra des sommets plus tard avec les camps de la mort). On y voit des victimes s’autodétruire quand d’autres tentent de survivre à n’importe quel prix en vendant son âme, en dénonçant les siens ou les voisins, en abandonnant ses enfants, en lui apprenant à ne plus être juif.

L’ouvrage débute par une scène assez violente qui nous montre un homme déambulé dans la neige, la barbe en feu, victime d’un incendie volontaire. Le responsable se nomme Joachim, expliquant son méfait au cours de son procès par un terrible "Je suis juif, je suis revenu". Sa fille va alors tenter de comprendre son geste en se rendant à Varsovie pur y retrouver une vieille femme, Ava, rescapée du ghetto de Varsovie. Elle va lui raconter l’histoire de Joachim et ses trois frères dans ce ghetto, les horreurs qu’ils ont connues.

Au cœur de cet ouvrage, l’auteure nous raconte aussi l’histoire de trois femmes, une polonaise, Janina, et deux juives, Bela et Chana qui vont organiser un réseau clandestin qui a pour but de faire le mur aux enfants pour leur donner ensuite de quoi pouvoir se cacher en zone aryenne. Une nouvelle identité les attend, une nouvelle fois aussi, la religion catholique et une nouvelle nationalité, polonaise.

L’ouvrage nous montre bien les difficultés rencontrées par certains parents qui devaient assumer des choix, qui étaient touchés par le dilemme de laisser partir leurs enfants (pour qu’ils ne meurent pas) en sachant qu’ils avaient de grandes chances de ne pas les revoir. On y voit aussi la difficulté de se construire pour les enfants qui ont été sauvés et leur envie de raconter leur histoire.

Alors voilà, l’ouvrage de Sophie Blandinières est particulièrement émouvant, l’histoire des personnages qu’il nous raconte ne peut que nous toucher même si l’on connaît bien la période historique qu’il nous raconte. Il fait partie de ces livres qui ont pour but principal que l’on n’oublie pas ce qu’il s’est passé à cette époque en espérant que cela ne se reproduise plus. Il n’est pas le seul à avoir cette ambition mais il est et restera bien présent dans notre mémoire.

Place à Faïza Guène ensuite, auteure que j’aime beaucoup, qui nous propose avec La discrétion, son nouvel ouvrage, l’histoire d’une famille aux origines orientales. Une famille de quatre enfants, ballotée entre la France et l’Algérie, qui possède une double culture. Au centre de cette famille se trouve Yamina, une femme âgée de 70 ans vivant en banlieue parisienne et mère de quatre enfants, trois filles et un garçon.

Le lecteur se retrouve à suivre l’histoire de cette femme, alternant le passé et le présent. Née en Algérie en 1949, nous allons donc suivre son passé, la voir partir pour le Maroc puis ensuite pour la France. Yamina se marie avec un homme imposé par ses parents. Arrivée en France, dans la ville d’Aubervilliers, elle va faire le choix de s’intégrer par la discrétion. Sans faire de vague, Yamina se contente de choses simples, elle accepte sa vie comme elle est et ne tient pas compte de l’attitude des autres à son égard. Ses enfants auront beaucoup de mal à se faire une place dans la société française, en étant sans cesse renvoyés à leurs origines. Les injustices qu’ils subissent sont plutôt compliquées à accepter pour eux qui sont pourtant nés en France et n’ont pas connu l’Algérie de leur mère. Ses enfants ont hérité de son histoire mouvementée mais aussi de sa colère, qu’elle a souvent chercher à dissimuler.

La discrétion est un superbe ouvrage, porté par la plume vibrante de l’auteure qui met en avant l’importance des mères, autour de Yamina, femme qui a le sens du sacrifice. L’histoire de cette femme est aussi l’histoire de notre pays, autour de la guerre d’Algérie, un pays considéré comme une terre d’immigration dans laquelle l’intégration n’est pas toujours si simple. Il se dégage du personnage de Yamina un condensé d’émotions qui touchera tous ceux qui auront la chance de pouvoir lire cet ouvrage. Son histoire est universelle, elle embrasse celles de milliers de familles qui ont leur vie et leur cœur entre la France et l’Algérie.

Changement de décor, d’histoire et d’ambiance avec le dernier ouvrage de Thibault de Montaigu qui nous propose avec La grâce, un livre qui débute autour d’un fait divers bien connu et d’un personnage dont on entend beaucoup parler, un certain Xavier Dupont de Ligonnès.

Au début de l’ouvrage on y découvre l’auteur en pleine dépression.

"Il y a un moment, un âge, où l’on découvre avec stupeur que l’on a été jeté dans cette vie sans raison. Que l’on aurait pu ne jamais exister et pourtant que l’on est, jailli du néant pour un jour y retourner. Il y a un moment, un âge où l’on entre brutalement dans le pourquoi du monde et la raison tremble à l’idée que rien ne justifie notre présence ici-bas."

A 37 ans, marié et père de deux enfants, l’auteur est en pleine crise existentielle et la recherche de son salut se retrouve dans les mains de Margarita, une thérapeute qui l’invite à se lancer dans l’écriture d’un nouvel ouvrage. Il décide alors de partir à la recherche de Dupont de Ligonnes, dormira dans le Formule un utilisé par Ligonnes pendant sa cavale après ses meurtres. Il se rend enfin dans un monastère où l’on a pu croire qu’il s’y trouvait. Là-bas, dans la chapelle du monastère, l’auteur va être touché par la grâce. Il va avoir la sensation inouïe d’avoir un contact charnel avec Dieu.

De nombreuses questions se posent à lui. Pourquoi lui d’abord, lui qui a toujours été athée ? Quel sens donner à cette extase ? Pour répondre à toutes ces questions, l’auteur pense ne pouvoir se réfugier que derrière un certain Christian, un oncle franciscain qu’il connaît à peine. Christian est gravement malade et va mourir très vite.

L’auteur va apprendre que son oncle a aussi été touché par la grâce à 37 ans et que comme lui, il avait vécu jusqu’à cet âge une vie de fêtes et d’excès, en parfaite opposition avec la foi. L’ouvrage va alors nous dévoiler la vie de ce Christian, au gré de l’enquête minutieuse menée par l’auteur qui en même temps retrouve un sens à sa vie. Et en parallèle de la vie de son oncle, l’auteur va nous raconter son histoire, des boîtes de nuits parisiennes à la mode jusqu’à sa rencontre avec Dieu.

Cet ouvrage est sûrement l’ouvrage qui m’a le plus surpris pour cette rentrée littéraire. Je ne m’attendais pas à lire ce type d’ouvrage, à trouver des mots aussi justes pour nous raconter son passage des idées noires (la dépression) à la lumière (une vie qui reprend du sens), pour nous raconter sa rédemption. J’y ai découvert aussi une magnifique plume pour un ouvrage qui porte merveilleusement bien son nom.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Millénium blues" de Faïza Guène

En savoir plus :
Le Facebook de Thibault de Montaigu


Jean-Louis Zuccolini         
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# 27 septembre 2020 : Autumn Sweater

Voici les premiers jours d'automne, les premiers froids, la pluie et l'envie de s'auto-confiner avec une boisson réconfortante, du chauffage, de la bonne musique, un bon livre, film, jeu voire avec des amis autour d'un bon repas. Bref, c'est l'automne et voici le programme réconfortant de la semaine. Sans oublier le replay de la MAG #11 du 26/09.

Du côté de la musique :

"Echos" de Romain Humeau
"American head" de The Flaming Lips
"Grand écran" de Ensemble Triptikh
"Beethoven : op 109, 110, 111" de Fabrizio Chiovetta
"B.O. d'une scène de meurtre" première émission de la saison 2 de Listen In Bed
"Oiseau(x) scratch" de Luc Spencer
"Debussy" de Philippe Bianconi
"Tête Blême" de Pogo Car Crash Control
"XIII" de Quatuor Ardeo
et toujours :
"In and out of the light" de The Apartments
"Chrone EP" de Atrisma
"State of emergency" de Babylon Circus
"Nomadic spirit" de La Caravane Passe
"Règle d'or" de Marie Gold
"Berg, Webern, Schreker" de Orchestre National d'Auvergne & Roberto Forès Veses

Au théâtre :

les nouveautés :
"Le Grand Inquisiteur" au Théâtre national de l'Odéon
"Iphigénie" aux Ateliers Berthier
"Philippe K. ou la flle aux cheveux noirs" au Théâtre de la Tempête
"Le Grand Théâtre de l'épidémie" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Crise de nerfs" au Théâtre de l'Atelier
"Le Quai de Ouistreham" au Théâtre 14

"Les Pieds tanqués" au Théâtre 12
"Le nom sur le bout de la langue" au Théâtre de la Huchette
"La Folle et inconvenante Histoire des femmes" au Théâtre Le Funambule-Montmartre
les reprises :
"Un Vers de Cid" au Théâtre Essaion
"Album de famille" au Studio Hébertot
"A la recherche du temps perdu" au Théâtre de la Contrescarpe
"Félix Radu - Les mots s'improsent" au Théâtre des Mathurins
"Contrebrassens" au Studio Hébertot
"Leonard de Vinci, naissance d'un génie" au Studio Hébertot
"J'aime Brassens" au Théâtre d'Edgar
et les spectacles déjà à l'affiche

Expositions :

la nouvelle saison muséale avec :
"Victor Brauner - Je suis le rêve. Je suis l'inspiration" au Musée d'Art Moderne de Paris
"Alaïa et Balenciaga - Sculpteurs de la forme" à la Fondation Azzedine Alaïa
"Pierre et Gilles - Errances immobiles" à la Galerie Templon
"Sarah Moon - PasséPrésent" au Musée d'Art Moderne de Paris

Cinéma :

en salle :
"L'Ordre moral" de Mario Barroso
at home :
"Drôles d'oiseaux" de Elise Girard
"Mise à mort du cerf sacré" de Yorgos Lanthimos
"Terror 2000 - Etat d'urgence en Allemagne" de Christoph Schlingensief
"Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été" de Lina Wertmüller
"Ruth et Alex" de Richard Loncraine

Lecture avec :

"Ici finit le monde occidental" de Matthieu Gousseff
"L'heure des spécialistes" de Barbara Zoeke
"Mémoires" du Général von Choltitz
"Porc braisé" de An Yu
"Portraits d'un royaume : Henri III, la noblesse et la Ligue" de Nicolas Le Roux
"Sublime royaume" de Yaa Gyasi

et toujours :
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"De soleil et de sang" de Jérôme Loubry
"Fin de combat" de Karl Ove Knausgaard"
"KGB" de Bernard Lecomte et "Napoléon, dictionnaire historique" de Thierry Lentz
"La danse du vilain" de Fiston Mwanza Mujila
"Louis XIV, roi du monde" de Philip Mansel

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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