Je découvre un second ouvrage des éditions Marchialy et je suis de nouveau assez bluffé par la qualité de leurs publications ainsi que le grand soin apporté au livre avec toujours des superbes couvertures et une qualité de papier irréprochable. Le livre n’est plus alors seulement un contenu mais aussi un superbe objet que l’on prend soin d’ouvrir délicatement pour ne pas l’abîmer pour le ranger dans un état quasi neuf après sa lecture. J’adore le livre, en tant qu’objet et je trouve celui-ci particulièrement beau. C’est dit.
Passons maintenant au contenu, car un beau livre c’est bien, c’est important, c’est tentant mais un bon livre c’est bien aussi. Et là, le contenu est à la hauteur du contenant. C’est parfait, avec en plus la découverte d’un auteur, un certain Kirk Wallace Johnson. Kirk Johnson Wallace est un auteur américain. A la suite d’une mission en Irak, il fonde The List Project, une association d’aide aux Irakiens ayant travaillé pour le gouvernement américain. Il se consacre aujourd’hui à l’écriture et Le voleur de plumes est son premier roman traduit en français.
Ce voleur de plumes, c’est un jeune musicien virtuose, un certain Edwin Rist, destiné à une carrière brillante qui, un soir de juin 2009, décide de commettre un casse pour le moins incongru. Après s’être produit à un concert de la Royal Academy of Music à Londres, il s’infiltre discrètement dans le musée d’histoire naturelle pour voler des centaines d’oiseaux entreposés là depuis plusieurs décennies. Plus étonnant encore, il ne s’empare pas des fleurons de la collection recueillis par Darwin, mais plutôt des paradisiers et autres spécimens rares aux couleurs éclatantes rapportés en Europe par un naturaliste méconnu du 19ème siècle.
La naissance de cet ouvrage débute lors d’une partie de pêche à la mouche que Kirk Wallace Johnson entend parler pour la première fois de cette histoire. Fasciné par l’affaire, il se lance alors dans une enquête passionnante, à la recherche de ces plumes disparues, et questionne notre obsession pour la beauté et notre désir de la posséder, à n’importe quel prix.
L’ouvrage témoigne d’une grande érudition chez cet auteur qui s’accompagne aussi d’un sens inné du récit d’aventures pour un ouvrage qui se lirait presque comme un thriller. Passionnant, l’ouvrage nous dresse au travers de cette histoire assez rocambolesque un tableau subtil du 19ème siècle qui nous fait rencontrer des scientifiques importants de cette période comme Darwin et d’autres moins connus comme ce Wallace qui lui fit beaucoup de concurrence d’après l’ouvrage.
L’ouvrage nous montre aussi le lien entre cette histoire de plumes et la pêche à la mouche (que pratique l’auteur) car celle-ci utilisait les plumes des oiseaux pour créer un leurre pour les poissons. Une pratique, une passion pour les pécheurs qui à l’époque menaçait l’équilibre naturel de ces paradisiers.
Le voleur de plume est un ouvrage particulièrement étonnant, pour ne pas dire époustouflant qui raconte l’histoire de ce jeune autiste joueur de flûte qui va voler ces plumes d’oiseaux empaillés. L’enquête, narrée par un journaliste est follement passionnante, nous permettant de remonter le temps jusqu’à l’époque de ces collectionneurs fous de ces oiseaux. On y rencontre des personnages extravagants que l’on n’est pas prêt d’oublier. Un ouvrage doux-dingue en quelque sorte nous fait passer un superbe moment de lecture. |