C’est déjà mon deuxième polar de l’Aube noire lu en quelques mois et je dois vous avouer que je suis plutôt agréablement surpris par ces publications qui s’avèrent être d’excellentes lectures. Après le polar italien avec Ceci n’est pas une chanson d’amour, place au polar tout droit venu des Etats-Unis avec un ouvrage écrit par Kris Nelscott, une auteure américaine prolifique récompensée par de nombreux prix prestigieux dont les livres sont traduits dans de nombreuses langues.

Justice de rue, son dernier ouvrage, résonne comme jamais sur l’actualité du moment, il pose une réflexion intelligente sur la question raciale aux Etats-Unis. Pourtant, l’histoire se place au début des années 70, comme quoi l’histoire ne se répète pas seulement, elle se prolonge surtout.

Smokey Dalton, alerté par son fils Jimmy, retrouve dans un hôtel sordide celle qu'il considère comme sa nièce, la jeune Lacey, treize ans. Elle a été violée et battue. Pour Dalton, la recherche du responsable s’impose, cela va devenir son objectif prioritaire qui va l’amener à démanteler le réseau de prostitution et d’esclavagisme qui sévit dans cet hôtel depuis de nombreuses années, attirant les jeunes filles scolarisées à l’école voisine, dans un quartier noir de Chicago.

L’ouvrage de Kris Nelscott n’est pas de tout repose, il est même parfois plutôt éprouvant car il aborde notamment le thème du viol et de la prostitution sans langue de bois. Le titre correspond parfaitement au contenu de l’ouvrage tant le combat que va mener Smokey Dalton peut s’apparenter à du combat de rue. Il doit affronter la mafia, la corruption des hommes politiques, la police corrompue aussi et devra trouver des alliés parfois plutôt improbables et inattendus pour mener à bien la mission qu’il s’est donnée.

J’ai beaucoup aimé ce personnage de Smokey, un personnage déjà présent dans les ouvrages précédents de l’auteure que je n’ai pas lus. Je l’ai donc découvert avec cet opus et j’avoue que sa personnalité est marquée par une intégrité sans faille qui force le respect.

Je dois aussi avouer que l’intrigue est particulièrement bien menée, terriblement prenante, ponctuée par des éléments d’histoire qui ne pouvaient que m’intéresser. L’ouvrage nous rappelle que les problèmes qui touchent la communauté noire américaine aujourd’hui ne sont pas nouveaux.

Alors voilà cet ouvrage est encore un bon vieux polar noir bien crasseux qui nous mène dans les tréfonds de la société américaine des années 70. Je ne connaissais pas cette auteure, j’ai très envie d’aller lire ses précédents ouvrages, il faudra juste que je trouve le temps pour le faire.