Quand on parle de Couperin, on pense forcément à François, un peu moins à Louis. En ce qui concerne Armand-louis la place la plus congrue et encore... C’est un tort. Christophe Rousset avec ce recueil de pièces pour clavecin, enregistrées sur un clavecin Goujon datant du XVIIIe siècle, pièce unique de la collection du Musée de la musique, le prouve une nouvelle fois.

Armand-Louis Couperin (1727-1789) est un peu plus que le petit neveu de Louis et le cousin de François, et le fils de Nicolas aussi au passage. C’était un excellent organiste, il succéda à la mort de son père à la tribune du fief familial de l’église Saint-Gervais, un maître du clavecin et donc le dernier des Couperin. Ce qui n’est pas totalement exact puisque suivit Gervais-François et Céleste-Thérèse.

Il y a beaucoup d’esprit et d’expressivité dans cette musique agréable, elle n’a pas le génie de celle de François ou de Louis, qui se partage entre les styles baroque et préclassique, avec la richesse texturale audacieuse des clavecinistes-compositeurs français.

Il y a du caractère, une certaine noblesse dans l’interprétation qu’en fait Rousset, une présence en tout cas qui donne à entendre toute la sophistication de cette musique, rappelant le jeu de Brigitte Haudebourg. Christophe Rousset fait corps avec son magnifique instrument et joue comme le préconisait, François Couperin, avec un "art infini soutenu par le goût".