Pour Jacques Schwarz-Bart, la musique est un rapport avec son histoire, une question de mélange de jazz et de gwoka (fusion de rythmes joués aux tambours ka, de chant responsorial en créole guadeloupéen et de danse).
Soné ka-la sorti en 2005 posait les bases de cette interaction stylistique et trouvait une résonnance chez de nombreux musiciens à travers le monde.
Il lui a fallu laisser passer du temps, trouver d’autres raisons comme un nouvel élan, de nouvelles sonorités, une autre vision, pour s’attaquer de nouveau à ce métissage.
Pour ce faire, le saxophoniste s’est associé à Gregory Privat (piano), Arnaud Dolmen (batterie), Reggie Washington (basse), Sonny Troupé (tambour ka) et la chanteuse Malika Tirolien.
Si le gwoka est "un héritage, un socle, un vecteur de dialogue", il est comme ce disque source de groove, d’un phrasé pas si éloigné du grand Dexter Gordon, d’un son également très New-Yorkais (JSB y a fait ses armes notamment avec Roy Hargrove), d’un investissement comme un plongeon dans le vide fruit d’une passion sans limite, de sophistication et de richesse mélodique où les lignes mélodiques (la voix est clairement pensée comme un instrument) s’entremêlent jusqu’à finir par s'unir. C’est comme un jeu de construction, d’élaboration d’un monde nouveau.