Une femme comme un soldat romanesque qui déboule dans mon monde la fleur au fusil, Laura Perrudin tamise les éclairages et susurre un groove chavirant. Perpectives & Avatars est dans la place.
Ses mélodies ont la douceur d’une contemplation, la dame est une glamourous lady comme on n’en fait plus, le timbre envoûtant et l’ambiance feutrée des salons distingués. Oui mais pas que. Elle aime le hip hop hop et son laptop tellement pratique pour cumuler, dissocier, looperiser ses pistes et associer ses chants.
C’est dans les festivals de jazz qu’elle a le plus souvent fait usage de sa harpe chromatique électrique, créée tout spécialement pour elle, en collaboration avec Philippe Volant, un luthier décomplexé. L’idée est de distordre, répéter, amplifier, assourdir les sons de cette harpe à l’aide de machines et de bidouillages en tout genre.
Les harmonies de la harpe chromatique sont élargies, la mélancolie s’envole, place à la fermeté. C’est là que parfois le cœur s’emballe, comme ça, d’un coup, par un mot, un geste, un regard, un rien du tout qui change la donne. Laura Perrudin ne se contente pas de sa harpe pour colorer ses chants, elle distille ses tonalités électroniques comme on enfile des soies, pour faire durer le plaisir.
Elle a le swing des poètes troubadours, complice de son instrument avec lequel elle dialogue intimement, travaillant les sonorités jusqu’à l’échantillon ultime, aboutissant sur des textures et des percussions vagabondes ondulant sur la crête des volutes. Léger.
"Etes-vous satisfaite de la qualité du service ?" lui demande un Philippe Katerine dans ses petits souliers ("Push me"). Riche de collaborations, Perspectives & Avatars est une galerie de portraits capables de créer de la transe et de la dance. Un doux moment, organique et vitaminé.