Comme souvent tout est parti d'un malentendu. On croit comprendre ce que l'on ne nous dit pas. Et on se ramasse.

L'Histoire Politique de la Roue n'est pas un mauvais livre, loin de là. Mais il n'est pas complètement franc du collier.

Dès les premières pages, l'allusion (un peu bravache) à un ancien président de la République annonce qu'un biais va venir perturber notre histoire de la roue. De plus, hormis la roue de véhicule, aucune des autres acceptions de la roue ne sera traitée ici. Adieu poulies, tours et engrenages.

Si le déroulement chronologique est plutôt attendu, l'abondance de citations et de rappels bibliographiques peut s'avérer perturbante. Le tout donne un aspect "rapport de thèse" qui, sans être désagréable, n'engendre pas toujours un grand plaisir de lecture.

Cependant, il est passionnant de voir l'évolution géographique, historique et technique de cet objet du quotidien. Et intriguant de constater que des civilisations majeures ont évolué sans cette invention. Évidemment, l'auteur souligne l'impact social, militaire et économique de la roue et des véhicules dont elle permet le mouvement.

La lecture achevée, le sentiment d'un malentendu persiste cependant. Le style parfois trivial, les jugements péremptoires (par exemple concernant Bruno Jacomy), les parallèles trop appuyés (que vient faire ici la colonisation de l'Algérie ?) prennent trop souvent le pas sur le sujet de fond.

Ainsi cette Histoire politique de la roue se révèle être un riche travail de synthèse bibliographique universitaire où l'auteur, tente d'imposer (souvent maladroitement) une couleur plus "politicienne" que réellement politique.

L'Histoire politique de la roue se révèle être à bien des égards une histoire idéologique de la roue. Le lecteur aura une idée générale de l'évolution de la roue de véhicule (de "ses" inventions à nos jours) mais, pour ce faire, il devra passer outre le sous-texte et les avis subjectifs de l'auteur qui, finalement, n'apportent rien. Si ce n'est l'embarras de passer outre pour apprécier ce livre à sa juste valeur.